Dans le souci d’atteindre les objectifs fixés par le Conseil supérieur de l’agriculture, le ministre de l’Agriculture, Kassoum DENON, a initié une visite de prise de contact dans les zones cotonnières en vue de galvaniser les cotonculteurs autour des nouvelles orientations et recenser leurs préoccupations pour la recherche des solutions rapides et efficaces à leurs problèmes. Du 14 au 15 mai, la délégation ministérielle s’est rendue dans la filiale sud de la CMDT, précisément à Bougouni et à Sikasso.
La délégation était composée du PDG de la CMDT, Modibo KONE ; du président de l’APCAM, Bakary TOGOLA ; du directeur général de l’OHVN, le Dr Mamadou KANE ; de l’administrateur général de la filière sud de la CMDT, Issiaka THIAM ; et de plusieurs directeurs et chefs de service du département de l’Agriculture.
Consolidation des acquis
La campagne cotonnière en cours est placée sous le signe de la consolidation des acquis des campagnes précédentes dans le cadre de la mise en œuvre des activités visant l’atteinte de l’amélioration de la productivité du système coton et de la qualité du coton graine.
Tout au long des échanges avec les producteurs à Bougouni et à Sikasso, le premier responsable du département de l’Agriculture et les spécialistes de la cotonculture ont largement expliqué que cette campagne démarrera dans un contexte socio-économique favorable marqué par le maintien de la subvention sur le prix des engrais, soit 11 000 FCFA le sac de 50 Kg, du paiement intégral en fin mars 2015 des recettes du coton graine aux producteurs ainsi que l’augmentation du prix du coton graine aux cotonculteurs de 237,5 FCFA/Kg à 250 FCFA/Kg et la mise en place à temps des intrants agricoles.
Il a été suffisamment expliqué au monde paysan les efforts engagés par les autorités du pays sous l’impulsion du Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, pour la réussite de la campagne agricole en cours.
Ainsi, les interlocuteurs ont expliqué que l’engagement du Président IBK en faveur du monde paysan s’est manifesté cette année par l’affectation de 15% des ressources budgétaires au secteur agricole, et le fait d’ériger au rang des priorités toute initiative susceptible d’amorcer le décollage véritable du secteur agricole.
« Pour booster la production cotonnière et atteindre les objectifs fixés cette année, à savoir 650 000 tonnes et 800 000 tonnes à l’horizon 2018 et galvaniser les cotonculteurs, le gouvernement malien a pris d’importantes décisions notamment le maintien et la subvention des intrants ; le programme d’épuisements agricoles ; la vulgarisation de l’appui-conseil aux producteurs ; le paiement à temps du coton et le paiement de ristournes aux producteurs de coton », a affirmé le ministre DENON.
Le ministre DENON a souligné l’ambition des autorités de notre pays et plus particulièrement de son département de transformer quantitativement notre agriculture afin de le hisser au rang de Premier producteur de coton dans la sous-région et même en Afrique. Pour ce faire, a-il-il évoqué les ambitieuses réformes qui doivent conduire notre pays vers une modernisation avérée et en faire un secteur pourvoyeur intensif d’emplois et de revenus conséquents.
Selon les spécialistes de l’agriculture, les facteurs ayant favorisé la hausse du rendement à l’hectare, depuis les années 1980 dans la filière coton, ont été l’augmentation de l’usage d’intrants et d’équipements ; la vulgarisation ; l’alphabétisation ; la formation professionnelle et l’organisation en filière intégrée.
Le ministre a soutenu que la volonté politique du président de la République de redynamiser la filière coton a été marquée par des actions comme la réforme de la filière visant à envoyer des signaux forts en provenance du marché ; d’encourager l’entrée de nouveaux opérateurs nationaux et internationaux profitable aux producteurs ; favoriser une allocation optimale des ressources et de promouvoir la compétitivité.
Au cours d’un entretien avec les responsables des services techniques, le ministre DENON a appelé ceux-ci à suivre la mise en œuvre correcte de la campagne et de s’impliquer pour résoudre les mésententes qui existent entre les producteurs.
Les préparatifs de la campagne
L’administrateur général de la filiale Sud, Issiaka THIAM, a informé que tous les ingrédients sont déjà réunis pour le démarrage de la campagne agricole qui pointe à l’horizon. Selon lui, les problèmes qui risquent de perturber la campagne agricole sont, entre autres, l’exode rural des jeunes vers les zones d’orpaillage et le phénomène de la vente de l’engrais subventionné par certains paysans. M. THIAM a indiqué que des mesures sont actuellement en cours, en collaboration avec les autorités compétentes, pour résoudre rapidement ces problèmes.
Le PDG de la CMDT, Modibo KONE, a lui aussi décortiqué les mesures qui sont en train d’être adoptées par les autorités au bénéfice des paysans. Il a souligné entre autres l’augmentation du prix du kilogramme du coton à 250 FCFA ; le paiement de ristournes de 5 FCFA par Kg vendu aux paysans et la poursuite par l’État de la subvention des intrants et équipements agricoles…
Le président de l’APCAM, Bakary TOGOLA, a largement félicité le président de la République pour les facilités qu’il a accordées pour la relance du secteur agricole. Il a saisi l’occasion pour appeler les paysans à l’entente et à l’unité tout en rassurant qu’avec une pluviométrie généreuse les prévisions, en terme de production, seront largement dépassées cette année vu la détermination dont font déjà preuve les producteurs.
Pour l’atteinte des objectifs fixés pour cette campagne, le ministre Kassoum DENON a indiqué que la priorité est la mise à disposition des semences de qualité ainsi que les intrants et équipements agricoles. Des priorités qui, selon lui, sont toutes résolues, car les intrants et équipements sont déjà à la disposition des paysans.
Dans leurs témoignages, les porte-parole des paysans ont largement félicité le chef de l’État pour son amour pour le monde paysan et qui se manifeste par des actes concrets. Il a été également question des brouilles qui ont bouleversé la mise en place du bureau de l’APCAM et qui a conduit à l’arrestation de certains producteurs.
Après leurs interventions, le ministre a salué les producteurs pour leur réaction positive, leur compréhension mutuelle et leur engagement pour atteindre, voire dépasser, les prévisions de la campagne. Il a beaucoup insisté sur le fait que chacun doit se mettre en tête que la culture du coton est une question d’ordre national vu l’apport de cette production à l’économie nationale.
En ce qui concerne les tractations autour de la mise en place du bureau de l’APCAM, le ministre a informé qu’il est en train d’écouter les différentes parties pour comprendre où se situe réellement l’incompréhension entre les producteurs en vue de trouver une solution efficace et définitive.
PAR MODIBO KONE
Source: info-matin