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Festival «Bogo Ja» : UNE BELLE INITIATIVE DE VALORISATION DU SAVOIR-FAIRE LOCAL

La commune de Siby a abrité la 2è édition du festival Bogo Ja, du 19 au 21 février. L’événement culturel consiste à décorer les maisons construites en banco

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La Commune rurale de Siby est située à seulement 45 kms de Bamako, aux portes du Pays Mandé, sur la route de la Guinée Conakry. La localité possède une richesse culturelle à travers la décoration des habitats, greniers et cuisines. L’Association Bougou Saba en collaboration avec l’association des jeunes ont décidé de remettre au goût du jour cette tradition.
Les alliés travaillent pour préserver l’habitat traditionnel en terre, ses supports techniques et le savoir- fair. Les matériaux et les techniques utilisés (les anciennes et les innovantes) ont été répertoriés, et mis à disposition des participants. Il est envisagé de réaliser une publication sur le sujet. L’objectif est de convaincre les gens de Siby que construire en terre n’est pas dégradant ou archaïque. Au contraire, bâtir en banco est une forme de construction adaptée au climat. Ce matériau local est plus isolant, économique. Les constructions en banco, surtout en banco stabilisé, sont très esthétiques, confortables et modernes. Ces associations ambitionnent de valoriser le savoir-faire porté par les femmes. Le but est de réussir l’implication féminine dans un projet collectif et citoyen pour le développement de Siby. Les femmes seront bientôt au centre des activités économiques de la famille. Ainsi elles feront découvrir leurs qualités créatives L’économie touristique sera impulsée en multipliant le nombre des habitations décorées. Le village de Siby sera plus attrayant. Ce nouveau look valorisera le travail des habitants face à un large public. Les habitants pourraient organiser un événement annuel fédérateur, tracer un parcours de visite des maisons décorées et collaborer avec les guides de Siby. Ce parcours des décorations artistiques sera intégré aux circuits touristiques habituels. Ce qui relancera les activités touristiques de la commune de S iby, qui avaient connu un marasme, suite à la crise sécuritaire, qui a secoué notre pays entre 2012 -2013. Les séquelles des turbulences passées continuent de ralentir les activités touristiques.
La 2éme édition a regroupé plus de 300 familles, engagées dans la promotion de leur commune. Le jury a présélectionné 23O familles ont pour le concours de Bogo Ja. Par ailleurs, les organisateurs ont constaté que cette édition a suscité beaucoup d’engouement chez les femmes. « Nous n’attendions pas une candidature féminine aussi importante » a déclaré le président de l’association Bougou Saba, Saint Germain.
Les conditions de participation au concours sont très originales : la maison doit être bâtie sur la commune de Siby, construite en terre et les matériaux utilisés pour les décorations doivent être naturels et traditionnels. Un jury des femmes plasticiens venues de Bamako sous la roulette de Sira a sélectionné les meilleures décorations sur la base de critères bien définis. En prélude de la proclamation des résultats et la remise des prix, le premier jour était consacré à la fête populaire, aux manifestations folkloriques. Le programme consistait à présenter des marionnettes, des danses traditionnelles dans la grande place.
Toute la commune était représentée par leurs marionnettes. Le dernier jour était consacré à la remise des différents prix. Les deux jours du festival ont plongé la commune de Siby dans l’ambiance d’une fête populaire. Toutes les femmes étaient mobilisées et prêtes à accueillir les visiteurs des maisons décorées. Les organisateurs ont installé un panneau de signalisation pour faciliter la visite des maisons.
A l’accueil, les maîtresses de maison affichent la joie, la satisfaction tiré de la reconnaissance de leur travail. Même les tous petits y allaient de leurs mots de supporters pour soutenir leurs mamans dans la compétition. « La case de ma mère est la mieux décorée » nous dit un enfant de 12 ans souriant largement lors de notre visite dans la grande cour de ses parents. Le festival Bogo Ja fait découvrir les richesses du Mandé à travers les productions et les inspirations de la femme paysanne. C’est la promotion d’une tradition artistique qui, a tendance à disparaitre dans les villages au profit de l’utilisation du ciment comme matière première de construction d’une maison. Ce festival offre l’occasion solennelle de l’assainissement du village. Les différentes expressions artistiques donnent une nouvelle vision à la commune de Siby. En marge de ces décorations, la propriété des maisons est prise en compte dans les critères d’attribution des prix. Au delà de la décoration, le festival offre l’occasion à des artistes venus de Bamako de présenter leurs œuvres aux publics.
Plusieurs autres expositions artistiques sont organisées pendant cette période, comme l’exposition photographique d’Amadou Kéïta sur le travail des femmes sur les sites d’orpaillage traditionnel et la pêche populaire à travers différentes zones de notre pays. L’exposition des femmes plasticiens a accueilli du monde. Le deux exposées se sont tenues dans le centre de Senou Fofana, Sira Traoré, et Kiri Kéïta.
A. SOW
Leg : Les constructions en banco sont très esthétiques,
confortables

Fish : LES PROMESSES DU SLAM
La 2è édition du Festival international de slam et d’humour (FISH) commence cette semaine à Bamako. Elle a été initiée par Abdoul Aziz Koné, l’un des tous premiers slameurs du Mali. Une vingtaine d’artistes spécialisés dans l’art oratoire du continent et d’Europe y ont participé aux côtés d’une dizaine de maliens. L’artiste profitera de cette manifestation pour mettre sur le marché son 2è album intitulé « Doungaré », ou « le miroir ». Il comporte 14 titres. En plus de ses propres solo, l’oeuvre inclut également des featurins réalisés avec la collaboration de divers artistes chanteurs et slameurs : Haïra Arby, le Dr SebSeb, le rappeur Buba. Dans cet album, Aziz aborde les thèmes de la paix et la réconciliation, l’emploi des jeunes et la situation des enfants en difficulté.
Aziz Siten’K est dans le slam depuis 2006. Au cours de cette année il rencontre, pour la première fois, un slameur français du nom de Rouda, à l’occasion du Festival international de littérature « Etonnant voyageur ». Ce créateur français a animé un atelier pour initier les jeunes maliens au Slamt.
Dès lors Aziz n’a plu quitté le céneau de cet art. « En réalité, explique-t-il, j’avais déjà un penchant pour cette forme d’expression qu’est la poésie ». Déjà au lycée, Aziz était un mordu de la versification. Surtout quand il s’agissait de le scander. Il était toujours présent aux séances de déclamation et de récital. Plus tard, Aziz poursuit ses études supérieures à la FLASH et HETEC. Une fois les diplômes en poche, il décide de s’adonner au slam. Il subit une formation au Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté, dans le but de perfectionner son comportement scénique. Il passe ensuite de rencontres en festival de slam au Mali, en Afrique et même à travers le monde.
Le contenu de ses textes est varié, il touche à tout. Les messages portent à la fois sur les faits de société, la salubrité, l’amour, la guerre et la paix, les changements de comportement, les sujets politiques. Dans ce dernier il traite de la bonne gouvernance, la démocratie et la corruption. Ses dernières inspirations viennent naturellement de la grave crise politique et sécuritaire qui vient de secouer notre pays.
Le combat de l’artiste Aziz vise à ramener le maximum de jeunes maliens à s’intéresser au slam, au spoken word, au conte et à l’humour. Ce sont des arts du spectacle qui poussent à la réflexion pour proposer des solutions aux problèmes qui minent notre société.
Cette conviction a stimulé l’artiste à créer des clubs de slam au Carrefour des jeunes de Bamako, à l’Université des langues, arts et sciences sociales, au Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté de Bamako, l’école françaises Liberté A. Il arrivera à « démocratiser » cette performance intellectuelle.Pour la paix de l’esprit et du coeur.

Y. DOUMBIA
Leg : Abdoul Aziz Koné, un des premiers slameurs du Mali

source : L Essor

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