Quelles sont donc les exigences du moment que les congressistes du Mnla évoquent ? Difficile d’y répondre. Il est clair que les mouvements de la Cma veulent pousser le gouvernement de Transition à accélérer la mise en œuvre des dernières décisions de la Réunion de haut niveau sur l’accord.
Une situation inconfortable pour le gouvernement qui pourrait difficilement compter sur un soutien influent à l’échelle internationale pour l’aider à réunir les conditions favorables à une sorte de renégociation de l’encombrant accord. La mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation est l’épine dorsale du mandat de la Minusma. La Russie et la Chine ont affirmé jusque-là leur attachement à l’application de l’accord. Idem pour la France, les Etats Unis d’Amérique et d’autres pays.
Le courant semble ne plus très bien passer entre Bamako et Alger. L’absence d’un officiel malien aux festivités du 60ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie mais aussi surtout la présence de l’Imam Mahmoud Dicko à la loge des invités de marque du Président Tebboune a donné lieu à diverses interprétations. La visite récente du Président Emmanuel à Alger où des rencontres inédites ont eu lieu entre responsables français et algériens ne rassure pas.
Le Président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, privé des services de son Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, mis en repos forcé depuis plus de deux semaines, est a priori obligé d’amadouer l’Algérie mais aussi les groupes armés signataires de l’accord. Du 7 au 9 août 2022, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a exploré au cours de sa visite de travail à Alger avec son homologue Ramtane Lamamra « les perspectives d’imprimer une nouvelle dynamique à la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, dans le cadre des efforts en cours visant à favoriser une transition réussie en République du Mali».
Par Chiaka Doumbia
Source: Le Challenger