Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Entente à propos des modalités d’installation des Autorités intérimaires : La nouvelle reculade de l’Etat face aux groupes armés

Au terme d’une forte pression exercée par les deux groupes signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, le gouvernement, la Cma et la Plateforme ont, à l’issue des travaux de la 9è session du Comité de Suivi de l’Accord (Csa) déclaré avoir obtenu un terrain d’entente en ce qui concerne les modalités et le chronogramme de l’installation des Autorités intérimaires, dans les cinq régions du nord. Une ‘Entente’, vigoureusement dénoncée par certains qui n’y voient qu’un pas de plus dans le sens de la partition du pays.

Ibrahim Boubacar Keita ibk president malien conference accord paix leaders mnla cma Plateforme

Les travaux (assez agités) de la 9è session du Comité de Suivi de l’Accord (CSA) se sont finalement déroulés les 13 et 14 juin derniers. Cette réunion s’est tenue après une subite montée de la tension, entre le gouvernement et les groupes signataires de l’accord, à savoir la Coordination des Mouvements de l’Azawad et la Plateforme. Lesquels avaient été amenés à suspendre leur participation aux travaux du CSA pour obliger l’Etat à avancer sur un point à propos duquel les groupes armés accusent le gouvernement de tergiverser. Il s’agit notamment de la mise en place des Autorités intérimaires dont le principe, l’on se rappelle, a été accepté par le gouvernement et entériné plus tard par l’Assemblée national, malgré les dénonciations de l’opposition ainsi que certaines organisations de la société civile.

Après ce clash, les deux groupes armés (Cma et Plateforme) se sont immédiatement plaints auprès du médiateur Algérien. Qui ordonna de manière péremptoire la reprise des travaux du CSA avec, à l’ordre du jour, l’examen de deux points essentiels : la mise en place des autorités intérimaires et l’opérationnalisation des mécanismes sécuritaires, en particulier les patrouilles mixtes. C’est suite à cette intervention algérienne que les parties renouent avec les réunions du CSA. Qui était à sa 9è rencontre. Une rencontre qui a finalement débouché sur ce que certaines analysent comme une nouvelle victoire des groupes armés sur l’Etat. En effet, à l’issue de la rencontre qui s’est tenue au Cicb sous la présidence du médiateur, un communiqué a été rendu public. Ledit communiqué (diversement interprété) indique que les parties ont trouvé une entente sur les modalités pratiques de la mise en place des Autorités intérimaires, du redéploiement des services déconcentrés de l’Etat ainsi que l’installation des chefs de circonscriptions administratives et du Mécanisme Opérationnel de Coordination dans les régions de Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudénit et Ménaka. Selon un calendrier de mise en oeuvre qui devra débuter le 15 juillet pour prendre fin le 25 Août 2016. Pour le bon fonctionnement de ces autorités intérimaires, les parties, au terme du communiqué, ont convenu de mobiliser des dotations spéciales, sous forme de subventions, dons et legs. Dans le même souci de l’opérationnalisation de ces Autorités intérimaires, «le Gouvernement, la Plateforme et la Coordination organiseront, immédiatement après la signature de l’Entente, une réunion conjointe avec les Partenaires techniques et financiers (PTF)», a joute le document. Précisons que dans les régions de Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudénit et Ménaka, il est aussi prévu que les Autorités Intérimaires bénéficient des dotations 2016 du Fonds National d’Appui aux Collectivités Territoriales (FNACT) ; étant entendu que le Président de chaque Autorité Intérimaire est l’ordonnateur du budget de la collectivité territoriale concernée et le comptable public (de la collectivité territoriale) l’agent compétent du trésor public. Aussi, il prévu d’affecter à chaque collectivité territoriale un délégué du contrôle financier de l’Etat.

Au sein de l’opinion nationale, le débat va bon train au sujet de cette ‘Entente’ intervenue entre le gouvernement et les groupes armés ; des groupes armés face auxquels, estiment certains, le gouvernement malien a été obligé, encore fois, de capituler.

 

La rédaction 

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance