Dans le cadre de l’enquête sur les affaires de corruption, les services de sécurité algériens ont procédé à l’arrestation de plusieurs hommes d’affaires ce lundi 22 avril 2019, dont le célèbre Issad Rebrad, l’homme le plus riche d’Algérie.
Après le départ du président algérien Aboulaziz Bouteflika suite à un soulèvement populaire du peuple suivi de la revendication du départ de tous les responsables ayant participé à son régime, c’est maintenant la triste derrière les hommes d’affaires impliqués dans les affaires de corruption. Depuis le 31 mars, Ali Haddad, l’ancien leader du patronat algérien, député proche de Saïd Bouteflika, le frère de l’ancien président était lui aussi déjà incarcéré pour cette histoire. Après, ce sont les frères Kouninef, à la tête d’un grand groupe, qui ont été arrêtés par les autorités. Le lundi, le groupe Cevital avait d’abord démenti l’interpellation par les autorités de leurs premiers responsables, mais dans la nuit, le chef des entreprises Metal Sider et le groupe Cevital avec ses 26 filiales,18000 employés et quatre milliards de chiffre d’affaires, M. Issad Rebrad avait été finalement placé sous mandat de dépôt selon l’agence officielle de presse, et transféré à la prison d’El-Harrach pour entre autres : fausses déclarations liées à des transferts de capitaux vers l’étranger, surfacturation d’équipements importés et importation de matériel d’occasion. Selon le magazine américain Forbes, l’homme d’affaires est le plus fortuné d’Algérie et le sixième d’Afrique avec un patrimoine évalué à 3,7 milliards de dollars. À 74 ans, Issad Rebrad s’impose comme premier employeur privé d’Algérie tout en étant à la corne d’Afrique, au Brésil, en Espagne, en Italie ou en France ou son groupe Cevital a racheté le fabricant de fenêtres Oxxo et le groupe électroménager Brandt. Le journal Le Monde a indiqué également au cours de son étude sur « Panama Papers », la présence de l’homme d’affaires dans les paradis fiscaux, avant de signaler qu’il figure même « parmi les anciens clients du cabinet d’avocats panaméen mossack Fonseca ». Un véritable paradoxe de le voir arrêté dans la foulée de l’ex-président du patronat Ali Haddad et les frères Kouninef, des hommes affaires pro-Bouteflika, qui sont aussi des concurrents directs et adversaires sachant qu’il avait manifesté selon Rf…, contre le système en place en mars dernier. Il s’était tout le temps montré pourfendeur de la « mauvaise gouvernance » du pays d’où la source du conflit avec autorités qui avaient même bloqué plusieurs de ses projets industriels. Une situation qui l’avait conduit à cofonder un des principaux journaux d’opposition, Liberté.
ISSA DJIGUIBA