Les résultats de l’Enquête Modulaire et Permanente auprès des Ménages (EMOP), réalisée par l’INSTAT ont été rendus public, le 10 février 2017, lors d’un atelier de validation à la Maison des Aînés de Bamako. La cérémonie d’ouverture était présidée par Modibo Dolo, Conseiller Technique au département de l’Aménagement du Territoire et de la Population, en présence du Directeur Général de l’INSTAT, Harouna Koné.
« L’information statistique est au centre de tout processus de planification. Elle est indispensable aux pouvoirs publics dans le cadre de la formulation, du suivi et de l’évaluation des politiques de développement économiques et sociales ». Ce plaidoyer émane du Directeur Général de l’INSTAT, Harouna KONE. Devant un parterre de responsables et représentants des structures du Système Statistique National (SSN) et Partenaires Techniques et Financiers, le DG de l’INSTAT a trouvé un cadre propice pour une explication des enjeux de l’EMOP. « Les micro-données ainsi que les indicateurs produits par l’EMOP sont fréquemment sollicités par les institutions nationales et internationales mais aussi les chercheurs indépendants utilisateurs de données statistiques dans le cadre des études ou des recherches », a souligné Harouna KONE. Le Conseiller Technique Modibo Dolo, présidant la cérémonie d’ouverture de cet atelier de restitution, a indiqué que « sans les données fiables de la statistique, il n’y a pas de développement ».
L’EMOP est une enquête d’envergure nationale, réalisée annuellement en quatre passages sur un échantillon estimé à 7 200 ménages. Les résultats sont significatifs au niveau national, dans chacune des régions du Mali et le district de Bamako, ainsi que selon le milieu de résidence (urbain et rural). Les opérations de l’EMOP couvrent des thématiques relatives, entre autres, à l’éducation, la santé, l’emploi, les dépenses de consommation des ménages, la sécurité alimentaire, la migration ou tout simplement la perception de la pauvreté par la population.
Les informations recueillies servent à renseigner les indicateurs des conditions de vie de la population. Une tâche indispensable à la planification, au suivi et à l’évaluation des projets/ programmes de développement du pays, en particulier ceux du Cadre pour la Relance Economique et le Développement Durable (CREDD). Dans le rapport 2015, l’incidence de la pauvreté est estimée à 47,2%, mais elle est encore plus accentuée en milieu rural avec 53,1%. Sikasso est considéré comme la région la plus pauvre avec une incidence de 65,4% tandis que le district de Bamako s’en sort avec le plus faible niveau (11,2%). Tous les passages de l’EMOP constatent que l’alimentation et les boissons non alcoolisées occupent plus de 60% des dépenses des ménages.
Le rapport annuel 2016 estime par ailleurs que la population malienne compte 18 255 000 habitants. « Les opérations de 2016 confirment que le Mali a une structure fami,liale faite généralement des ménages de grande taille. La taille moyenne des ménages est estimée à 7,8 personnes. Elle se caractérise également par sa jeunesse, près d’une personne sur deux (49,8 %) ayant moins de 15 ans » selon l’EMOP. Concernant l’alphabétisation, les résultats montrent que 31% de la population est alphabétisée, avec un écart perceptible entre les hommes et les femmes (21,6% contre 41,4% respectivement). Pour les statistiques du marché du travail, les données de l’Enquête Modulaire et Permanente auprès des Ménages révèlent que trois personnes sur quatre (75%), âgés de 15 à 64 ans sont actives. Dans cette population active, le taux de chômage s’élève à 10,6%.
En ce qui concerne l’utilisation des Nouvelles Techniques de l’Information et de la Communication (NTIC), on estime à 84,8% les ménages possédant le téléphone portable, tandis que seulement 10,6% disposent de la connexion Internet. Très peu de ménages ont un ordinateur (3,7%) et/ou un téléphone fixe (1,8%).
Rappelons que depuis 2011, l’Institut National de la Statistique (INSTAT) réalise, à travers le territoire, l’Enquête Modulaire et Permanente auprès des Ménages (EMOP). Cette opération, initiée avec l’accompagnement de la Statistique suède, est réalisée annuellement en quatre passages. Aux termes de chaque passage, l’INSTAT produit un rapport descriptif des indicateurs de suivi des programmes de développement. Les présentes données sont contenues dans le rapport général 2015 et deux rapports d’étape de l’année 2016.
Daouda T. Konaté