mobilisation et dans la communication tout azimut et surtout après des sanctions
inédites prononcées par nos frères africains à notre encontre.
L’illégalité,
l’iniquité de celles-ci et la volonté manifeste d’humilier le peuple malien à
travers elles, ont été si évidentes qu’elles ont provoqué un sursaut d’orgueil
national chez tous les maliens aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur et susciter
une vague d’indignation dans la plupart des pays africains et même au-delà.
Aux sanctions inédites, les autorités de la transition ont opposé une mobilisation
populaire inédite. Et, si ces sanctions avaient pour objet d’opposer le peuple
malien à leurs autorités de la transition, on peut dire que c’est raté. Elles ont
plutôt produit l’effet contraire.
Cependant, l’euphorie actuelle ne devrait pas faire oublier aux autorités la
réalité : en géopolitique, on est prisonnier de la situation géographique de son
pays et de la réalité du moment. Notre peuple n’est pas préparé à faire face à des
sanctions aussi sévères et brusques, nous n’avons d’autre choix que la
« realpolitik » pour surmonter nos difficultés actuelles. Et, comme le roseau
subissant les effets d’une bourrasque, nous allons plier sans rompre. Nous nous
félicitons que dans ce domaine, nos autorités tout en tenant le langage de vérité à
nos frères et partenaires, ont toujours laissé la porte du dialogue largement
entr’ouverte. Sur le plan de la politique étrangère, on peut dire que Choguel et
son ministre des affaires étrangères Abdoulaye Diop ont mouillé le maillot. Par
ailleurs, s’il y a un domaine qui donne beaucoup d’espoir aux maliens, c’est la
lutte contre le terrorisme. En quelques mois, notre armée a opéré une mue. De
passive, défensive, elle est devenue offensive. Mais attention, avec la nouvelle
donne de nos relations avec certains de nos partenaires, il faudrait qu’elle fasse
attention même en son propre sein, car la tragédie qu’elle a commise les 27 et 28
janvier à Tonou dans l’arrondissement de Dinangourou, dans le cercle de Koro,
est inadmissible pour une armée républicaine.
Et quid de la politique à l’interne ? Certes, il y a eu la grande mobilisation
nationale du 14 janvier 2022, certes il y a eu des rencontres avec les autorités
religieuses et coutumières, mais cela ne suffit pas. Il faut d’une façon ou d’une
autre si on veut aller de l’avant impliquer la classe politique quelle que soit sa
qualité. Et, malheureusement tout semblait inerte, jusqu’à l’annonce de la
convocation de la session extraordinaire du Conseil National de Transition
(CNT) de la semaine dernière, et aussi l’accord intervenu en Italie, grâce à la
médiation de l’ONG Arapacis entre le Cadre Stratégique Permanent (CSP) et le
gouvernement qui a abouti à la signature d’un document dit « Accord de
Principe de Rome » qui donne au CSP un caractère plus inclusif. Rappelons que
le CSP est en état hibernation depuis mai 2021.
Il est à espérer qu’à l’issue de cette session extraordinaire, le CNT sera plus
inclusif et aura plus d’expertises. Neuf(09) mois après la rectification de la
transition, les lignes semblent bouger dans le bon sens. Avec la convocation de
la session extraordinaire du CNT, nous entrons nécessairement dans l’ultime
phase de la transition. Nous espérons que les prochains acteurs de cette dernière
phase, pourrons entretenir la flamme de patriotisme rallumée par l’équipe
présente en s’adaptant à la nouvelle donne politique, sécuritaire, économique et
environnementale.
…sans rancune
Wamseru A. Asama