L’année 2024 marque une étape cruciale pour la justice malienne avec l’ouverture de la première session spéciale de la Cour d’assises de Bamako. Selon l’avocat général Bourama Kariba Konaté, cette session se distingue par la gravité et l’importance des dossiers qui seront jugés. Parmi ces affaires, une dizaine retiennent particulièrement l’attention en raison des enjeux qu’elles représentent, du nombre de personnes impliquées et de la durée de leur traitement, estimée à une semaine en moyenne par affaire.
Bamada.net-Deux figures emblématiques de la vie publique malienne seront bientôt traduites en justice, révélant ainsi la complexité et la profondeur des scandales de corruption qui secouent le pays. D’une part, Bacary Togola, opérateur agricole et ancien président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM), et d’autre part, Mamoutou Touré, alias « Bavieux », président de la Fédération Malienne de Football (FEMAFOOT).
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Bacary Togola, incarcéré depuis septembre 2019, devra répondre de l’accusation de détournement de 9 milliards de francs CFA de ristournes destinées aux cotonculteurs. Son procès, qui débutera ce lundi 1er juillet 2024, est attendu avec une grande impatience par le public et les acteurs de la justice. Les faits reprochés à M. Togola illustrent tristement l’étendue de la corruption qui gangrène le secteur agricole, vital pour l’économie malienne.
Le cas de Mamoutou Touré, dit « Bavieux », incarcéré depuis août 2023, est tout aussi emblématique. Le président de la FEMAFOOT est accusé de malversations financières pour un montant de près de 17 milliards de francs CFA, durant sa période en tant que directeur des services administratifs et financiers à l’Assemblée nationale entre 2014 et 2020. La Chambre d’accusation de la Cour d’appel a rejeté sa demande de liberté provisoire en novembre 2023, ce qui renforce la pression médiatique et publique autour de son jugement imminent.
Ces affaires révèlent non seulement l’ampleur de la corruption dans les sphères publiques et privées au Mali, mais aussi la détermination de la justice à combattre ce fléau. Les procès de Bacary Togola et de Mamoutou Touré marquent un tournant dans la lutte contre l’impunité. Ils constituent un test pour la crédibilité du système judiciaire malien, souvent critiqué pour sa lenteur et ses compromissions.
La session spéciale de la Cour d’assises de Bamako est une opportunité pour le Mali de démontrer son engagement envers la transparence et la justice. Elle représente également un espoir pour les citoyens, qui aspirent à voir les responsables de détournements et de malversations enfin répondre de leurs actes. Les décisions qui seront prises auront des répercussions importantes sur la perception de l’État de droit dans le pays et sur la confiance des citoyens envers leurs institutions.
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Il est impératif que ces procès soient conduits avec rigueur, impartialité et transparence, afin de restaurer la confiance du public et d’envoyer un message clair : la corruption ne sera plus tolérée au Mali. Cette session spéciale doit marquer le début d’une ère nouvelle, où la justice prévaut sur l’impunité, et où les dirigeants, quels que soient leur statut et leur influence, sont tenus responsables de leurs actions.
Lutte Contre l’Impunité au Mali : Les Procès de Bacary Togola et Mamoutou Touré
Source: Bamada.net