L’enfant du Kénédougou est né un 09 mai 1967 à Sikasso de feu Sinaly Traoré et feue Tenin Sanogo. Ayant passé toute son enfance dans sa ville natale, Chouaïdou TRAORÉ y a obtenu en 1986 son baccalauréat au lycée de Sikasso après des études primaires et secondaires à l’école Tièba Traoré de la même ville. Passionné de lecture depuis son plus jeune âge, Chouaïdou ambitionnait de devenir journaliste. Son amour et ses qualités de fervent défenseur des droits humains, des libertés, et du respect de la vérité, le poussèrent ainsi à entreprendre des études de journalisme à l’issue desquelles il obtient un diplôme de journaliste reporter et par la suite un MBA en sciences politiques.
Pour qui connaissait Chouaïdou TRAORÉ, savait qu’il était un passionné des Etats Unis d’Amérique dans lequel il voyait un modèle de démocratie et de liberté d’expression. C’est ainsi que par la force de sa détermination, il eu l’opportunité d’effectuer des stages de formation aux Etats Uni,s financés par le gouvernement américain à travers l’USAID et/ou la représentation diplomatique à Bamako. Il avait en outre été sélectionné dans le cadre de plusieurs programmes initiés par le gouvernement américain ; programmes destinés aux futurs leaders africains, comme l’ US International Visitors ; le Young African Leaders Project ;le Séminaire de formation en Management à Pittsburg University, entre autres.
Chouaïdou Traoré ou la plume qui fit trembler Moussa Traoré
Jeune journaliste passionné aux heures ou la répression et la dictature battaient leur plein, Chouaïdou était parmi ces rares journalistes qui n’avaient aucunement peur d’user de leur plume pour confronter les ennemis de la démocratie. Fraichement diplômé, c’est en 1990 qu’avec ses compagnons de lutte que sont Sadou Yattara et Maïmouna TRAORÉ, il lance le premier journal privé du Mali « AURORE ». À l’époque, face au régime de la pensée unique du dictateur Moussa Traoré qui instaurait la terreur, le courage était de mise pour dénoncer, et à travers les écrits, éveiller les consciences de ce peuple malien meurtri et soumis durant plus de deux décennies. Une belle œuvre de lutte pour les droits civiques et pour la liberté d’expression qui a conduit feu Chouaidou Traoré à produire certains des plus emblématiques et poignants articles qui contribuèrent ainsi à la chute du régime Moussa Traoré, dont l’un des plus célèbres est l’éditorial intitulé « LE MALI À L’ÉCOLE DU JAPON » .
Peu après la chute du régime de Moussa Traoré en mars 1991, Chouaïdou décida de prendre son envol et créa ainsi en septembre 1991 le premier quotidien privé du Mali , « Nouvel Horizon » ; que vous avez encore le plaisir de lire tous les jours , 33 ans après sa création. Visionnaire et ayant comme modèle la presse bicentenaire américaine, ou des journaux paraissent en éditions du soir, Chouaïdou créa par la suite en 1994, le quotidien « Le Soir de Bamako », qui avait pour objectif, comme son nom l’indique, de paraître le soir pour informer les maliens. Un projet bien trop ambitieux et qui n’aura duré que trois mois avant de se heurter à des difficultés logistiques. Par finir « Le soir de Bamako » se mis à paraitre comme tous les journaux le Matin. Néanmoins, « Le soir de Bamako » a été le seul projet journalistique dans l’histoire du Mali a vocation à être diffusé en édition du Soir.
Un diplomate au service des Maliens
Les années passèrent et Chouaïdou de par son audace, son intelligence et sa plume qui marquent, en a impressionné plus d’un. Du lecteur aux chefs d’Etats, en passant par les Hommes politiques férus de la presse, Chouaïdou était sollicité de toute part . C’est ainsi qu’après avoir soutenu la candidature et contribué à l’élection, de son ami de longue date depuis la révolution de 1991, le président Amadou Toumani Touré (ATT) , ce dernier décida de l’envoyer en qualité de consul général du Mali à Djeddah en Arabie Saoudite. Ainsi Chouaïdou et son épouse Hanane Keïta avec qui il s’est marié en Juillet 1991, accompagnés de leurs quatre enfants, vécurent plus de huit (8) ans en Arabie Saoudite. Sur les terres saintes de l’Islam ou il effectua le pèlerinage chaque année dans le cadre de ses fonctions, El Hadj Chouaïdou TRAORÉ était dévoué pour la cause des maliens qui y résidaient.
Aujourd’hui encore, le nom de Chouaïdou Traoré resonne au sein de la communauté malienne présente en Arabie Saoudite, pour quelle communauté, il s’est dévoué corps et âmes afin que ses concitoyens maliens soient les mieux lotis. Mais aussi pour consolider les relations entre les deux pays. Il faut le dire, Chouaïdou aimait le Mali et ses compatriotes.
C’est pour cet amour et pour les ambitions qu’il avait pour un Mali développé, apaisé et prospère, qu’une fois de retour au Bercail en 2010, Chouaïdou Traoré décida de se lancer dans la course à la présidentielle en 2013. Il choisit plus tard de se retirer pour soutenir le candidat, son ami, Ibrahim Boubacar Keita.
Chouaïdou Traoré un homme de principes et de convictions
Connu de tous pour sa droiture et son honnêteté, l’homme de principes et de convictions, le Grand journaliste toujours vêtu de costume cravate ou d’un grand boubou, Chouaïdou Traoré, a été rappelé à Dieu le 12 Novembre 2015. Près de dix ans après sa disparition, sa famille et ses collaborateurs, maintiennent le flambeau à travers ses œuvres que sont le « Nouvel Horizon » et « Le Soir de Bamako ». À l’image du défunt directeur de publication qui a su maintenir deux quotidiens durant plus de deux décennies, ses journaux tentent tant bien que mal aujourd’hui de poursuivre leur chemin dans l’esprit de lutte pour la liberté d’expression et la démocratie. Aujourd’hui comme il y a 33 ans, le Mali a besoin d’Hommes courageux et de convictions comme le fut Chouaïdou Traoré, qui, contre vents et marrées, s’est donné corps et âmes pour défendre des droits inaliénables que sont la liberté de penser, de s’exprimer et d’agir.
C’est malheureusement à titre posthume que Chouaïdou, Ce grand commis de la nation, a été élevé au grade de chevalier de l’ordre national du Mali, par le président feu Ibrahim Boubacar Keïta.
De Chouaidou Traoré, nous retenons son sourire contagieux, son optimisme, sa perspicacité, sa capacité à remonter le moral a qui en a besoin, son humour, ses analyses visionnaires sont tant de choses que rien ne pourra remplacer.
Papa, grand frère, chef, tonton, tu nous manques, nous ne t’oublierons jamais. Hommage à toi !
LA RÉDACTIONNOUVEL HORIZON