Le Conseil national de Transition (CNT) a clos, ce jeudi, la session d’avril par une séance plénière décisive au Centre international de conférences de Bamako (CICB). Sous la présidence du général de corps d’armée Malick Diaw, les membres de l’organe législatif ont entériné, à l’unanimité, trois projets de loi majeurs visant à soutenir la dynamique de refondation nationale et à répondre aux aspirations profondes du peuple malien.
Le projet Malidenko : pour un développement de proximité et la résilience communautaire
Bamada.net-Premier texte à être adopté, le projet dit Malidenko a recueilli 130 voix favorables. Il porte sur la ratification d’un accord de financement signé le 6 décembre 2024 entre le Mali et l’Association internationale de développement (IDA). L’objectif est clair : renforcer l’accès aux services essentiels dans les zones les plus vulnérables du territoire national.
Porté par le Ministère des Affaires étrangères en lien avec celui de la Réconciliation nationale, ce programme prévoit la construction ou la réhabilitation d’infrastructures dans les domaines de l’eau, l’assainissement, la santé, l’éducation, les routes, et l’électrification rurale. Il entend aussi soutenir l’agriculture, l’élevage et la pisciculture, dans une optique de relèvement économique et social durable.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la « Vision 20263 », une feuille de route nationale ambitieuse qui place la cohésion sociale et le développement local au cœur du processus de stabilisation du Mali.
Une Charte de la Transition actualisée pour des institutions mieux ancrées
Deuxième texte adopté à 131 voix, le projet de révision de la Charte de la Transition vise à adapter les dispositions du texte initial aux réalités politiques, sécuritaires et sociales actuelles du pays. Présenté par le Ministre délégué en charge des Réformes politiques, le document prévoit désormais une durée de Transition de cinq ans, renouvelable, tout en soulignant que le rétablissement total de la sécurité nationale demeure un prérequis à la tenue d’élections crédibles.
À Lire Aussi : Rentrée parlementaire du CNT : Les vérités crues et drues du Col Malick Diaw
Cette nouvelle version de la Charte fait table rase de certaines références devenues inopérantes, telles que le Protocole de la CEDEAO ou l’Accord pour la paix, pour mieux refléter les recommandations issues du Dialogue inter-malien et des Assises nationales de la Refondation.
Ce changement structurel renforce l’architecture institutionnelle de la Transition et affirme le choix souverain du Mali de tracer son propre chemin, en lien avec les orientations de la Confédération des États du Sahel (AES).
L’habilitation du gouvernement à légiférer par ordonnances : efficacité et réactivité
Troisième et dernier texte validé sans réserve par 131 voix, le projet de loi d’habilitation donne au gouvernement la latitude de prendre des ordonnances entre avril et octobre 2025, période d’intersession parlementaire. Cette autorisation législative permet une accélération des réformes administratives et économiques, dans des secteurs jugés prioritaires.
Défendu par le Ministère de la Refondation de l’État, ce dispositif permettra de moderniser l’administration, réorganiser les services publics, réviser certains statuts du personnel de l’État et gérer plus efficacement les engagements internationaux du Mali.
Ce recours aux ordonnances se veut un outil de gouvernance agile, qui permet au pays d’avancer dans ses réformes en tenant compte de l’urgence et des mutations en cours, tant sur le plan national que régional.
Une Transition résolument tournée vers la souveraineté et le changement
Par cette triple adoption, le CNT réaffirme son rôle moteur dans la reconfiguration de l’État malien, à travers une Transition qui se veut réaliste, inclusive et visionnaire. Les projets adoptés illustrent la volonté des autorités de mettre en œuvre des politiques publiques cohérentes, capables de répondre aux urgences sociales, de bâtir une paix durable et de poser les jalons d’un Mali nouveau, résilient et souverain.
NB : Toute reproduction, intégrale ou partielle, sans une autorisation explicite de notre part est strictement interdite. Cette action constitue une violation de nos droits d’auteur, et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour faire respecter ces droits.
Moussa Keita
Source: Bamada.net
