Mais, par-delà la traditionnelle mission législative tradition, le Conseil National de Transition projette très prochainement de convier le Premier ministre à un exercice d’évaluation de son Programme d’actions gouvernemental, conformément aux articles 15 et 16 du règlement intérieur de l’organe législatif.
En attendant une date, le Col Diaw, dans un langage à peine voilé en a annoncé les couleurs avec un ton qui reflète parfaitement l’atmosphère tendues qui caractérise les rapports entre l’organe législatif et le gouvernement de transition. C’est du moins ce qui ressort des insinuations publiques du président du CNT, qui semble se joindre à la voix des détracteurs pour taxer de clivant le PM de la rectification. En effet, le président Diaw, évoquant les récents développements des adversités politiques, estime n’avoir pas été compris quand il disait, à l’ouverture de la session ordinaire d’Octobre 2023, que la situation du pays commande de privilégier l’essentiel, à savoir : l’unité et la pacification du Mali. Et le Colonel de rappeler que c’est au nom de cet objectif qu’il avait demandé à l’époque de taire les querelles partisanes, de mettre de côté les intérêts particuliers en évitant d’engager des combats politiques par procuration. Comme pour dénoncer et prendre le PM pour responsable des clivages politiques, il a renouvelé son appel en invitant les acteurs de la Transition à éviter les querelles de chapelles qui divisent et à se départir des egos. La seule lutte qui vaut la peine d’être menée est celle de l’union, estime-t-il, en conseillant de la mesure et moins de passion dans les discours publics. «Que les échanges soient constructifs et les confrontations d’idées respectueuses des opinions des uns et des autres », a-il expliqué, avant de marteler que le pays qui nous a été «légué par nos ancêtres appartient à nous tous ». Et d’appeler à la promotion de la paix et de l’unité nationale au détriment des discours haineux, agressifs, provocateurs, et sécessionnistes qui ne profitent, dit-il, qu’aux apatrides. Ainsi, à défaut d’une motion de censure qui se murmure, Choguel Maïga pourrait laisser beaucoup de plumes devant les parlementaires de la Transition.
Amidou Keita