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Échiquier politique : Tout et son contraire

S’il était un nuage de mots qui représenterait la situation politique au Mai, sans doute que le substantif « transition » aurait la première place. C’est la préoccupation politique du moment. Quelle transition pour le Mali ? Les quartiers généraux militaires et politiques sont à la tâche pour un schéma maliano-malien mais avant qu’il ne se dessine, il nous est donné de voir et d’entendre tout et son contraire.

CNSP, le repli stratégique

En apparence brillant, le Porte-parole du CNSP, Colonel Major Wague, a donné le sentiment de ne pas totalement maîtriser cet art de porter la parole dans une situation exceptionnelle de crise. Si la première sortie du CNSP, à l’aube du 19 Août, était ponctuée de promesses politiques et d’une vision assez claire de ce qui adviendrait de l’après IBK, les négociations avec la CEDEAO ont montré une évolution de la position des membres de la junte. Sur la durée de la transition, la gestion de celle-ci par des civils ou des militaires, la libération de IBK et maintenant sur l’organisation d’une rencontre avec la société civile, le CNSP a pris du recul, qui nous rappelle les tristes souvenirs des replis stratégiques de l’armée en 2012.

Bien que n’ayant aucune chance d’aboutir, il faudrait envisager la piste d’une transition exclusivement militaire pour, non pas espérer voir un miracle au Mali, mais au moins permettre aux citoyens de situer les responsabilités en cas d’échec. En 2012, le triumvirat qui a géré le pays (Dioncounda, Sanogo, Modibo Diarra) n’a pas été tenu responsable de la débâcle de l’après. Il y’a une gestion catastrophique sur toute la ligne de la transition. Mais la mixité prônée et le retour rapide à l’ordre constitutionnel nous a conduit, moins d’une décennie après vers un autre coup d’Etat.

M5-RFP, la boussole qui perd le Nord

Se présentant comme principal acteur du changement, le M5-RFP n’a pas digéré qu’il soit invité au même titre que l’ensemble des forces vives de la nation pour échanger avec le CNSP, au CICB, sur les sillons à tracer pour la transition. Crime de lèse-majesté que le CNSP a tenté de corriger par une rencontre nocturne à Kati, ce samedi 29 Août.

Au sortir de cette rencontre, les esprits moins initiés au discours politique comprendront qu’il y’a eu une entente entre le CNSP et le comité dit stratégique du M5-RFP, qui veut parler au nom du peuple. Un document aurait été remis au Comité national pour le salut du peuple, dans lequel le M5-RFP donne sa vision de la feuille de route de transition.

Les analystes avisés savent qu’il s’est agi pour le CNSP de juste écouter la position du M5-RFP dans le but politique de ne pas de créer un ennemi, qui est lui-même en quête d’une situation conflictuelle pour justifier et légitimer sa présence dans le jeu politique. La boussole du M5-RFP était la démission du Président IBK, aujourd’hui, les maliens peinent à savoir son orientation. Veut-elle ponctuer cette démission par un remplacement pur et simple ? Peut-elle prétendre à gérer le pays sans passer par les urnes ? Pourquoi s’évertue-t-elle à ne pas communiquer à l’ensemble du peuple malien l’intégralité du document rendu au CNSP ? Le M5-RFP a-t-il peur de faire savoir sa vision de la gestion imminente du pays ?

C’est de bonne guerre. Seulement, il ne faut pas oublier que la transition portée par des soldats ne carbure pas à la logique politique et politicienne, ou tout et son contraire sont dit tout le temps.

Y.K

Source: Bamakonews

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