Le président américain a lancé son offensive commerciale contre le Canada, le Mexique et la Chine avec de nouvelles taxes. Après les trois pays concernés, l’Europe, le Japon et des entreprises haussent le ton.
La guerre commerciale mondiale est lancée. Donald Trump a mis ses premières menaces à exécution avec 25 % de droits de douane sur les produits provenant du Canada et du Mexique, et 10 % supplémentaires sur les produits chinois. Prétextant lutter contre le trafic de drogue, il a cité le fentanyl, le président américain a suscité l’ire de ses trois principaux partenaires commerciaux mais aussi de ses autres alliés.
À commencer par l’Union européenne qui a dit « regretter » ce choix qualifiant cette mesure de « nocive pour toutes les parties ». « L’UE est fermement convaincue que des droits de douane peu élevés favorisent la croissance et la stabilité économique », mais « ripostera avec fermeté » si elle est ciblée par des droits de douane « injustes », a prévenu la Commission. L’exécutif européen indique ne pas avoir connaissance de nouvelles taxes « à l’heure actuelle » alors que Donald Trump avait laissé entendre le contraire.
Un choix qui va « affecter l’économie mondiale »
Quant au ministre des Finances japonais Kastunobu Kato, il s’est dit « profondément préoccupé par la façon dont ces droits de douane pourraient affecter l’économie mondiale ». Une inquiétude partagée au Royaume-Uni où la ministre de l’Intérieur, Yvette Cooper, estime que ces choix pourraient avoir un « impact vraiment dommageable » sur l’économie et la croissance mondiales.
La charge la plus virulente vient des trois pays directement concernés. Sur un ton cinglant, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a qualifié de « calomnie » les accusations de la Maison Blanche d’une « alliance entre le gouvernement mexicain » et les cartels mexicains du fentanyl. Elle a par ailleurs annoncé que des droits de douane seraient imposés en représailles sur les produits américains, sans donner de détails.
De son côté, le Canada va imposer des droits de douane de 25 % sur des produits américains pour un total de 155 milliards de dollars canadiens (102 milliards d’euros), selon le Premier ministre démissionnaire Justin Trudeau.
Vers une hausse des prix pour les Américains
La Chine, quant à elle, prendra des mesures « correspondantes pour protéger résolument les droits et intérêts » chinois, a réagi le ministère chinois du Commerce dans un communiqué. « Les guerres commerciales n’ont pas de vainqueur », a jugé le ministère chinois des Affaires étrangères. Pékin va par ailleurs déposer plainte contre Washington auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Aux États-Unis, la décision suscite aussi l’incompréhension. Le membre du Congrès de l’Arizona, Greg Stanton, affirme par exemple que ces droits de douane vont augmenter le prix de 25 % de nombreux biens pour les Américains. Il cite les œufs, les pommes de terre ou encore le fromage.
Même mise en garde des entreprises, à l’instar de Volkswagen qui a déclaré que les droits de douane auraient un « impact économique préjudiciable » sur les consommateurs américains, ainsi que sur l’industrie automobile internationale. Les marchés financiers sont quant à eux attendus en baisse ce lundi. Un argument qui pourrait peut-être freiner les ardeurs du nouveau président.