Kidal est au centre de toutes les attentions pour la tenue de l’élection présidentielle du 28 juillet. Mais pour les candidats à la présidentielle, la campagne à Kidal ne permet pas de tenir des meetings, faute de militants et de partisans déplacés à l’intérieur du pays ou réfugiés dans les états voisins. Reportage.
Le petit bimoteur cherche la piste de terre, dans un paysage désertique chauffé à blanc par le soleil. Surgissent alors du sable des carrés et des rectangles de pierres. Voilà Kidal.
Dramane Dembélé est le troisième candidat à la présidentielle à se rendre ici. Son parti, l’Adema, est l’un des mieux implantés au Mali. A Kidal, comme dans le reste du pays, il faut se plier à la tradition qui veut que l’on présente d’abord ses salutations au patriarche des Ifoghas. Le vieil Intallah reçoit dans sa cour sous les arbres entourée d’une forêt de chèches : des membres de sa famille et des notabilités du coin.
« Moi, j’ai souhaité être là pour apporter un salut fraternel, pour serrer la main du amenokal et avoir sa bénédiction. Aujourd’hui, j’ai été choisi par un parti politique, l’Adema. C’est une obsession qui m’a amené ici : voir les enfants de ce pays se réconcilier, se pardonner », déclare Dramane Dembélé.
L’amenokal des Ifoghas promet qu’ici, les citoyens iront aux urnes : « L’élection, c’est une obligation dans un pays qui veut une démocratie. Chacun doit voter ».
Comme ses deux rivaux venus ici, Modibo Sidibé et Ibrahim Boubacar Keïta, Dramane Dembélé a exécuté sa visite au pas de course, sans tenir de meeting. Avant de quitter Kidal, il a néanmoins fait étape chez le gouverneur et le préfet qui campent a la mairie dans des conditions très rustiques pour que quelques bureaux de votent ouvrent coûte que coûte dimanche prochain.
Choisi par l’aile rénovatrice de l’Adema, le parti majoritaire à l’Assemblée, Dramane Dembélé est l’un des rares candidats à la présidentielle à se rendre à Kidal, le fief des touaregs. Originaire de Sikasso, au sud du Mali, Dramane Dembélé, 46 ans, connait bien le grand nord pour y avoir travaillé pendant quatre ans. Tout nouveau sur le devant de la scène politique, il veut faire de sa jeunesse un atout. Son credo : la réconciliation et le développement poour le nord.
Candidat de l’Adema à la présidentielle malienne.
Le Mali est un dessein. Ce dessein doit résister aux instabilités. Moi je viens offrir l’espérance d’une identité nationale qui doit être au-dessus des identités collectives.
Source: RFI