Moussa Mara et Assan Sidibé, deux anciens députés élus en commune IV du district de Bamako, ne partagent pas le même point de vue sur la déclaration du Premier ministre par intérim au siège des Nations Unies. Le premier déplore le ‘’ ton belliqueux’’ tandis que le second, lui, dénonce une sortie des politiques qui ont le courage d’attaquer les autorités pour leur sortie contre l’étranger, mais qui gardent le silence sur les attaques extérieures contre le Mali.
Après le clash entre le Mali et la Cedeao au siège des Nations Unies, c’est le clash au niveau national. Certaines personnalités politiques attaquent le gouvernement pour avoir tenu un discours qu’elles qualifient de « belliqueux ». Quant à ces personnalités, il leur est reproché d’être indifférentes quand le Mali est attaqué par l’extérieur.
En effet, l’ancien Premier ministre, à la différence de la majorité des Maliens, n’a pas apprécié le ton utilisé par le colonel Abdoulaye Maïga. « Je déplore le ton belliqueux employé vis-à-vis de certains partenaires, particulièrement ceux de notre espace sous-régional et qui risquent malheureusement de détériorer les relations de bon voisinage avec ces pays qui nous entourent », a écrit l’ancien Premier ministre Moussa Mara. Selon lui, le temps significatif consacré à répondre à des commentaires à notre endroit, aurait pu être mis à profit pour mettre en évidence les préoccupations concrètes, réelles et fortes de nos compatriotes ainsi que les solutions envisagées pour leurs résolutions. « Il est tout aussi dommage que le discours lu au nom du Mali n’ait pas davantage soutenu le vœu du continent, exprimé par le Président de l’Union africaine pour la réforme du Conseil de sécurité eu égard à l’évolution du monde. Il en est de même de nos préoccupations vis-à-vis des changements climatiques qui impactent durement notre pays et expliquent en partie les crises que nous traversons », a regretté Moussa Mara. Il a estimé que le temps significatif consacré à répondre à des commentaires à notre endroit aurait pu être mis à profit pour mettre en évidence les préoccupations concrètes, réelles et fortes de nos compatriotes ainsi que les solutions envisagées pour leurs résolutions.
A cette sortie de Moussa Mara, Assan Sidibé, son ancien colistier et membre du Conseil national de Transition, a apporté une réponse cinglante. Sans le citer nommément, il a jeté des pierres dans le jardin de Moussa Mara.
En effet, même s’il reconnait que les propos du Premier ministre par intérim ont été durs, il a dénoncé la prise de position des hommes politiques. Il s’agit certainement de Mara, car il était le seul homme politique à se prononcer sur le sujet au moment des faits. « Par contre, la décence voudrait que quand le Mali est attaqué par l’extérieur, la classe politique ait le courage de condamner, le sentiment patriotique l’exige de Nous tous », a-t-il laissé entendre, avant d’ajouter : « Quand de l’extérieur notre pays est accablé d’outrages frisant les injures et la caricature et on n’entend aucun politicien malien lever le petit doit pour défendre son pays. Mais dès que nos autorités réagissent et se défendent, de grands discours imposteurs pleuvent ».
Assan Sidibé n’en décolère pas et ajoute : « Sachez que nous n’avons pas deux Mali mais un seul… . Et ce sont les Maliens qui voteront aux prochaines élections, pas les puissances étrangères ».
B. Guindo
Source: LE PAYS