Les travaux du 5e sommet du G5 Sahel ont pris fin ce 5 février 2019 à Ouagadougou sur une note d’espoir quant à la capacité de l’organisation d’être à la hauteur des ambitions. Plusieurs recommandations ont sanctionné cette rencontre, dont l’accélération de la création de la compagnie Air Sahel et le chemin de fer Trans sahélien.
Dans son mot d’ouverture le Président Kaboré, hôte de la rencontre, a déclaré que la présence effective de tous les Chefs d’État membres et des partenaires traduisait éloquemment l’intérêt que ces différents acteurs accordent à la question de la lutte contre le terrorisme et au développement économique et social au Sahel.
« Nous réitérons notre appel au conseil de sécurité de l’ONU à examiner favorablement notre requête de placer la force conjointe du G5Sahel sous le chapitre VII de la charte des Nations Unies », a martelé le président Kaboré avant d’adresser ses félicitations pour les progrès enregistrés dans l’opérationnalisation de la force conjointe et réitérer leurs engagements à la rendre pleinement opérationnelle dans les meilleurs délais.
Le représentant de l’Union africaine à ce sommet de Ouaga, M. Pierre Buyoya, a félicité la mutualisation des efforts et salué les résultats obtenus par le groupement sahélien qui compte parmi les zones les plus troubles et les moins développées de l’Afrique. Il a apporté le soutien sans faille de l’Union africaine au G5 aussi bien sur le plan de la sécurité que du développement, et magnifié la totale adhésion de l’Union africaine à la création du la FC G5-Sahel.
M. Buyoya, en poursuivant, a affirmé son appui stratégique et auprès de l’ONU pour accéder à un financement pérenne de FC G5S.
L’Union européenne, pour sa part, a marqué sa confiance, et réitéré son partenariat stratégique au G5-Sahel : 100 millions pour la force de la paix, 125 millions pour le PIP. L’UE est pleinement engagée à aider le Mali pour sa stabilisation.
« Nous allons reconstruire le PC de la FC G5S, dont la destruction prouve qu’elle dérange l’ennemi », a déclaré son représentant à la cérémonie.
Mohamed Ibn Chambass du Système des Nations Unies s’est dit préoccupé par les violences intercommunautaires entre éleveurs et agriculteurs qui endeuillent la zone. Il a prôné le dialogue pour endiguer ce nouveau phénomène d’actualité au sahel.
Parlant du G5-Sahel, dont il est le président en exercice sortant, Mahamadou Issoufou du Niger a expliqué : « Le G5 sahel a été créé autour de deux questions : la sécurité et le développement. Le terrorisme et le crime organisé n’ont pas de frontières. La FC G5S a été créée pour mutualiser nos efforts. Elle est opérationnelle. Je regrette qu’on n’ait pas pu mettre la Force conjointe sous le chapitre 7 des Nations Unies, tout comme, je regrette qu’on n’ait pas pu mettre en place un mécanisme de financement pérenne de la Force conjointe. Nous sommes déterminés à attaquer la pauvreté et le sous-développement. C’est comme ça qu’on pourra combattre le terrorisme. Un combat multiforme contre le terrorisme d’où la nécessité de la prévention. La riposte contre le terrorisme doit être idéologique » a insisté le Président nigérien.
À la fin des travaux, le Sommet a pris plusieurs décisions. Les chefs d’État appellent le CSNU à autoriser la FC-G5S sous le Chapitre 7 ; s’engagent à opérationnaliser la FC-G5S dans les meilleurs délais ; encouragent le partenariat entre le G5 Sahel et l’Alliance Sahel ; décident l’implantation du CSAMAP à Ouagadougou ; instruisent les ministres des transports d’accélérer la création de la compagnie Air Sahel ; instruisent le Conseil des ministres et le SP-G5S d’opérationnaliser le dispositif de suivi des annonces internationales des bailleurs de fonds et PTF pour le financement du PIP lors de la Conférence de Nouakchott (06 décembre 2018), instruisent le Conseil des ministres et le SP-G5S pour accélérer la création de l’Académie Régionale de Police (Tchad) ; instruisent le Conseil et le SP-G5S de réaliser l’étude de faisabilité pour le chemin de fer Transsaharien à partir de leurs ressources propres.
Par Sidi DAO
Info-matin