Si les Partis politiques membres de ‘’l’Alliance Ensemble Pour le Mali’’ adhèrent, sans réserve, à la décision du Premier ministre de créer un Cadre de Concertation national (CCN) entre le Gouvernement, les partis politiques et la société civile pour valider les propositions du Comité d’Experts, par ailleurs elle suscite suspicion et même rejet.
Pour les Partis politiques qui sont sur le registre de la suspicion, la décision de substituer au ‘’dialogue politique national’’ réclamé à cor et à cri, un Cadre de concertation national, relève d’une manœuvre politique visant à les mettre devant le fait accompli. Dans cette veine, Djiguiba KEITA dit PPR, du PARENA, pense que le Premier ministre ne prend pas en compte leur proposition dans la mise en œuvre du processus de la révision constitutionnelle. Selon lui, il faut avant tout un « dialogue politique » qui doit déterminer des démarches et des actions à mener. Sans ce dialogue, il pense que le Premier ministre est en train de mettre « la charrue avant le bœuf ». « On est n’est pas d’accord avec ce cadre de concertation national. On souhaite la concrétisation du dialogue politique, avant la mise en place de ce Cadre de concertation. On ne va pas nous mettre devant les faits accomplis », a déclaré Djiguiba KEITA.
Pour ceux qui se mettent volontairement en marge du Cadre de concertation national, il s’agit de s’insurger contre une confusion de genre qui a pris naissance dans le Décret N°2019-0016/PM-RM DU 14 JANVIER 2019 portant nomination au Comité d’experts pour la réforme. Ces derniers récusent la présence des Mouvements signataires à la même table que les Partis politiques légalement constitués et les organisations de la société civile. Ce, d’autant plus qu’ils sont appelés à disparaître.
Dans leur justification officieuse, les autorités sortent la carte maîtresse de ‘’l’inclusivité’’ ; un sacro-saint principe au nom duquel aucune entité ne doit être laissée sur la touche, lorsqu’il s’agit d’une question d’intérêt national ; même si ce principe fait souvent l’objet d’une application très sélective.
L’intérêt de l’objection, au-delà du factuel, est qu’elle pose la question de fond du statut des Mouvements signataires. Cela doit être tranché le moment venu. En attendant, il faut parer au plus pressé…
PAR BERTIN DAKOUO
Info-matin