Comparaison n’est pas raison. Les forums politiques régionaux de 1998 et le forum politique national de janvier 1999 organisés au lendemain de la crise politique de 1997, suite aux élections législatives annulées du 13 avril et à l’élection présidentielle du 11 mai boycottée par le Collectif des Partis Politiques de l’Opposition (COPPO), avaient obligé le Président de la République d’alors à suivre les recommandations du Forum national. Comme exemples le financement public des partis politiques, la désignation du Ministère de l’administration territoriale pour organiser les élections et la recomposition de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).
Avec le Président de la République, Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA, le Dialogue National Inclusif (DNI) au niveau national, se tiendra à partir du 14 décembre 2019. L’annonce a été faite suite à son message à la Nation, en date du 30 novembre 2019.
Au cours de ce même mois de Novembre 2019, le Comité d’organisation a rendu publiques des Notes de facilitateurs pour la tenue du DNI. Des experts ont reçu des contrats pour écrire sur les thématiques afin d’éclairer la lanterne des participants. Un tel exercice, en lisant les Notes, devrait intervenir depuis le mois d’octobre avec la tenue des DNI au niveau des communes, cercles, régions et district de Bamako. Mais l’argent est là et a besoin d’être consommé.
En ce moment, on a plutôt besoin de savoir ce que les maliennes et les maliens ont dit dans les assises passées. Afin que les futurs participants se reconnaissent dans ce qu’ils ont dit et pour ne pas transformer les assises nationales en un ring de tohubohu où personne ne s’écoutera, où personne ne se reconnaitra finalement dans ce qui sera présenté (en retard ?) par les Experts commis par le Comité national d’organisation.
Le hic est que les Experts n’ont nullement parlé de ce que les maliennes et les maliens ont dit lors des assises précédentes du DNI. Alors, pourquoi maintenant des Notes de réflexion sur le DNI alors que des Notes évidentes ont été fournies par les participants ? à ce niveau, nous avons surtout besoin de la Synthèse générale des Constats et Recommandations faits par le peuple malien. Que Nenni ! Est-ce juste pour mieux planifier la prise en otage des cerveaux des participants au niveau national ?
Le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) a réaffirmé son refus de participer au DNI national. La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme jouent au chat et à la souris avec le Gouvernement. Pas évident qu’ils participent.
Échec et Mat ?
Le Président IBK a juste rappelé dans son message du 30 novembre 2019, ce que toutes les maliennes et les maliens savaient. En effet, le Règlement intérieur du DNI laisse entendre : « La Réunion au niveau national formule des propositions sur la composition et les missions d’un mécanisme de suivi-évaluation indépendant de mise en œuvre des résolutions du Dialogue National Inclusif (Article 48). » Rien de nouveau alors ? Si, pourtant. Le Président de la République s’est engagé pour le mécanisme de suivi-évaluation indépendant.
En ce temps-là, les maliens se rappellent la Conférence d’entente nationale, tenue du 27 mars au 2 avril 2017 à Bamako, qui avait fortement recommandé de négocier avec Iyad Ag Ghali et Amadou Kouffa. Ils se rappellent également la suite réservée aux concertations régionales sur la réorganisation administrative qui se sont tenues du 13 au 17 novembre 2018 dans toutes les régions du Mali, sauf à Gao. Ils attendent toujours la tenue de la Concertation nationale pour la mise en commun des recommandations régionales. Pour le respect de tous ceux qui ont participé à ces espaces de dialogue « inclusif ».
À présent, les concertations régionales de 2018 et leur répondant de « Concertation nationale avortée » n’ont pas tranché la question du découpage territorial des cercles du reliquat des 19 régions créées. De même, les Honorables députés de l’Assemblée nationale du Mali – nommés en décembre 2018 et renommés en juin 2019 – vivront la fin de leur nomination le 2 mai 2020.
Nous osons croire que les élections législatives se tiendront en mars-avril 2020. Pour le respect des Lois et Règlements du Mali. Pour le respect des Normes et Standards sous régionaux, régionaux et internationaux en matière de démocratie, de bonne gouvernance et de respect des droits de l’homme.
Source: Page facebook de Dr. Ibrahima Sangho