Dans l’émission ‘’INVITE DU JOUR’’ sur Africable, Soumeylou Boubeye Maïga a accepté de livrer ses opinions sur la situation de notre pays.
A l’entame de l’émission il se prononce sur l’élection présidentielle en Guinée Bissau. En tant qu’officiel dépêché pour la supervision de cette élection, il pense que le processus se déroule de façon formidable. Il a fait remarquer la leçon de cohésion démontrée par les Bissau-guinéens, et l’excellent travail fourni par sa société civile. Il a été même étonné par le climat apaisé qui a permis l’installation de bureaux de vote dans des concessions privées. Comme s’il a voulu dire pourquoi pas cela chez nous.
Techniquement, le président de l’Asma-CFP maîtrise l’historique de la crise malienne déclenchée depuis les sept dernières années. Et il connait les enjeux contextuels du problème sécuritaire que son pays vit présentement. Il a carrément dispensé un cours de géopolitique. Il nous a élucidé sur les manipulations que certains font de l’Islam, pour en faire un cri de ralliement perturbant des régions entières, des contrées d’arabie jusque dans notre grand Sahel. Il a édifié sur les différentes structures terroristes, et sur leur implantation géographique en Afrique. Il a parlé sur les risques d’envahissement d’autres pays en Afrique occidentale. Il a surtout signalé la complexité de la crise, et son renforcement par la faiblesse de nos économies.
Nationalement, il trouve que notre armée est dans une phase d’apprentissage concernant son état de reconstruction, qui ne se fait pas, malheureusement sans perte en vie humaine. Il pense que c’est des moments durs, mais que, c’est pourtant l’étape actuelle des choses.
Il préconise d’amener les populations à soutenir les actions de l’Etat, qu’elles doivent faire confiance en leurs dirigeants. Pour lui, cela doit commencer avec la réconciliation des communautés.
L’ancien premier ministre est certain que seul le consensus autour du Mali peut sauver cette gouvernance. Le dialogue national, pour lui, est le souhait de tous, mais qu’il doit être une projection pour le devenir du pays, hors de toute question partisane. Le dialogue ne doit surtout pas être une négociation, mais plutôt un cadre d’échange sur les grandes questions de la nation.
Il va participer au dialogue national parce que pour lui, sans ce dialogue on fera quoi ??
C’est cette question d’impuissance de l’ancien premier ministre qui désoriente. Il pense, que le président saura régler nos problèmes et réorganiser le Mali à partir des résolutions qui sortiront de ce dialogue. Le chef de l’Etat lui a donné quelles garanties ? A-t-il expliqué un plan cohérent d’adoption et d’application des résultats ? Le président Soumeylou B Maïga a-t-il des preuves depuis 2013 d’autres possibilités du président IBK, en dehors d’une gestion hasardeuse ?
La confiance est si importante qu’elle ne peut être donnée à l’absence de faits réels posés, surtout lorsque des millions de vies humaines sont impliquées, et l’avenir d’une nation concerné.
La position du président de l’Asma peut se comprendre, car pour lui, nous émergeons de la crise. Émerger de la crise !
Il faut bien se demander si le président Soumeylou B Maïga vit avec nous autres maliens. Il pense que nous sortons petit à petit d’une crise grave. Que nous sortons !
Aujourd’hui, il est bien dommage de savoir, que ceux qui devraient consciencieusement diagnostiquer le Mali période démocratique, se permettent de faire une lecture biaisée du Mali actuelle. Quel avenir alors ?
Il trouve même que notre espoir repose surtout sur la faculté de résilience de nos soldats, qui, dit-il, ont voulu aller à la rencontre des militaires nigériens, dans une zone dangereuse, malgré des pertes énormes quelques jours après Indélimane. Où est le plan ? Ou se trouve la stratégie ?
Monsieur Soumeylou Boubeye Maïga, effectivement nous devons aller au dialogue, mais à un véritable dialogue. Celui que nous ferons tous ensemble, et appliquerons tous ensemble, pour quitter cette phase d’un Mali moribond, pour avoir une armée qui aura plus que de la résilience comme fait d’arme, pour que nous ayons une société civile à l’image, de celle que vous avez vu en Guinée Bissau, pour pouvoir nous organiser des élections apaisées, à l’instar de celle que vous avez aimé en Guinée Bissau.
Faisons le Mali d’abord, après tout sera possible.
Macké Diallo
Source: Maligo Actu