Cette nuit, les femmes de mon quartier à Karpala ont monté une opération de déguerpissement d’un “bordel” installé dans notre zone au milieu d’habitations d’honnêtes citoyens.
Un propriétaire a en effet transformé son célibatérium en un ensemble de chambres de passe abritant une quinzaine de locaux à accès direct et à accès indirect via une sorte de night club.
Les gens du quartier s’étaient plaint à la mairie. Le maire se seraient déplacé en personne sur les lieux mais rien à faire, le proprio n’a pas voulu démanteler son “investissement”.
Alors un groupe de femmes a décidé de manifester bruyamment devant le “bordel” pour obliger le lieu à fermer illico.
La stratégie a payé puisque beaucoup de riverains se sont joints à l’initiative. Plusieurs jeunes ont alors pris le relai pour une intervention plus musclées.
Une vingtaine de jeunes prostituées apeurées, s’exprimant en anglais et ne comprenant visiblement pas se qui se passait, ont été vidées de l’endroit sous des huées.
Chacune portait ses bagages ramassés précipitamment et elles faisaient assez pitié.
Il n’y a eu ni casse ni de violence physique.
Au moment où je quittais les lieux, la police, informée devait venir sécuriser les lieux. Je suis passé devant le bar où s’amoncelaient des caisses de bière qui n’auraient pas de clients aujourd’hui.
Quel gâchis tout ça. Encore un business foireux. Un de plus.
Souleymane Ouédraogo