Le défilé du 14 Juillet rend honneur aux militaires français qui ont participé à l’opération « Serval », ainsi qu’aux forces africaines.
Le défilé sera ouvert par un détachement de l’armée malienne – une soixantaine d’hommes – suivi des emblèmes des douze pays africains engagés aux côtés des forces françaises dans l’opération Serval. Un détachement de la Minusma, la force de l’ONU qui a pris le relais de la Misma début juillet au Mali, défilera également sur les Champs-Élysées.
Déclenchée début janvier pour «casser les reins» des groupes islamistes, qui après avoir pris le contrôle du nord du pays menaçaient la capitale Bamako, l’opération Serval a rempli, quasiment sans pertes, tous les objectifs qu’elle s’était assignés: protection de la capitale, reconquête du Nord et affaiblissement durable des groupes armés (Aqmi, Ansar Dine et Mujao) qui faisaient régner la terreur sur la région et peser une menace terroriste sur la France.
Depuis début juillet, c’est la Minusma, la mission des Nations unies au Mali, qui a en partie pris le relais des troupes françaises. Les Casques bleus africains seront bientôt rejoints par d’autres contingents internationaux pour pouvoir fournir, à terme, 12 000 hommes à la mission onusienne. Sa première mission est délicate: elle doit aider au cantonnement des insurgés touaregs du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) à Kidal, au nord-est du pays. C’est la première phase du désarmement des groupes armés, qui a fait l’objet d’un accord le 18 juin entre le gouvernement et les rebelles touaregs et doit permettre que l’élection présidentielle se déroule dans de bonnes conditions le 28 juillet. Symbole important, deux cents hommes de l’armée malienne ont d’ores et déjà repris position au début du mois à Kidal.
Les défis, pour cette armée mise en déroute au début du mois de janvier par les groupes armés islamistes, restent pourtant immenses. Tombée en ruines, ravagée par les luttes de factions et la corruption, sous-équipée, la minuscule armée malienne – 1 500 hommes – mettra du temps à se reconstruire pour être en mesure de contrôler le pays et de résister aux groupes armés islamistes s’ils décidaient un jour de refaire parler d’eux. Formée par les troupes européennes, prise en main par des officiers français, débarrassée de ses éléments les plus néfastes, elle a commencé à redresser la tête.
Sa montée en puissance sera accompagnée «le temps qu’il faudra», ont promis les responsables français, par la mission des Nations unies et par les forces françaises de l’opération Serval. 3 000 à 3 500 soldats français ont été maintenus dans le pays pour superviser le redéploiement des troupes maliennes à Kidal et le bon déroulement de l’élection présidentielle. Des forces spéciales resteront également au Mali pour mener des opérations plus offensives dans le nord du pays en cas de besoin et pour épauler l’armée malienne. Tout autant qu’aux militaires français qui ont participé à l’opération «Serval», le défilé du 14 Juillet rend honneur aux forces africaines.
Par Isabelle Lasserre
Source: Le Figaro