Le président chinois – premier chef d’Etat du pays à participer à ce forum économique – s’est dressé en défenseur d’une mondialisation « rééquilibrée ».
Le président chinois Xi Jinping a délivré, mardi matin, le discours introductif de la session plénière d’ouverture du Forum économique mondial de Davos (WEF). Son allocution, au cours de laquelle le chef d’Etat a dénoncé les détracteurs de la mondialisation et alerté sur les dangers d’une guerre commerciale, marque la première fois qu’un leader chinois participe à cette réunion annuelle.
Il faut « rééquilibrer » la mondialisation, et la rendre « plus forte, plus inclusive, plus durable », a déclaré Xi Jinping, à l’heure où Pékin veut s’imposer en défenseur du libre-échange face à un Donald Trump isolationniste . « Personne n’émergera en vainqueur d’une guerre commerciale », a-t-il lancé, dans un avertissement à peine voilé au futur président américain, qui a promis d’ériger des barrières douanières visant les exportations chinoises.
Attachement au libre-échange
« Cela ne sert à rien de blâmer la mondialisation » pour les problèmes de la planète, a-t-il indiqué, citant le chômage, les migrations et la crise financière de 2008 . « Toute tentative de stopper les échanges de capitaux, technologies et produits entre pays (…) est impossible et à rebours de l’histoire », a-t-il martelé.
« Nous devons rester attachés au développement du libre-échange et des investissements (transnationaux), et dire non au protectionnisme », a insisté Xi Jinping.
Il a cependant fustigé, sans livrer de détail, des institutions internationales « inadéquates » et insuffisamment « représentatives » — une critique récurrente de la part de Pékin qui juge ne pas occuper dans les institutions de Washington (FMI, Banque mondiale) sur la scène mondiale un rôle diplomatique équivalant à la taille de son économie.
Défense de l’accord de Paris
L’accord de Paris sur le climat est « une victoire remportée avec difficulté », et tous les signataires « doivent s’y tenir », a-t-il par ailleurs déclaré, visant implicitement l’incertitude créée par l’élection du climatosceptique Donald Trump.
Adopté fin 2015 par 195 pays, ce texte qui vise à contenir le réchauffement sous le seuil de 2°C par rapport au niveau pré-industriel « est une responsabilité que nous devons assumer pour les générations futures », a assuré le chef d’Etat du principal pays émetteur de gaz à effet de serre.
La grande salle plenière du palais des Congrès de Davos était comble comme rarement, avec quelques 3.000 dirigeants économiques et politiques réunis, personne manifestement ne voulant rater le temps fort de ce forum qui durera jusqu’à vendredi dans la station de ski transformée en camp retranché.
Source: journaldumali