La danse traditionnelle fait partie intégrante du patrimoine artistique et culturel de notre pays. Les plus célèbres sont les danses masquées. Véritable outil de cohésion sociale, la danse occupe une place de choix dans les cérémonies traditionnelles et coutumières de notre pays.Cependant, prises dans l’engrenage de la modernité, certaines danses sont en passe de perdre leur originalité. Car la jeune génération préfère bouger aux sons de la musique moderne et des pas de danse occidentale et sous- régionale. Jadis, chaque région malienne avait une danse spécifique qui se faisait selon les classes d’âges et par des initiés.
En effet, tous les grands peuples du Mali disposent d’une cérémonie périodique pendant laquelle on rend hommage aux divinités et aux morts. Entre autres, les danses masquées des Dogons, une danse qui se fait avec les mouvements de tous les membres. Celui qui porte le KANAGA exprime à travers sa danse une prière adressée au Dieu créateur de l’univers dans la cosmogonie Dogon. Ce masque apparaît pendant la cérémonie de Sigui organisée tous les 60 ans dans les falaises de Bandiagara. Et La danse des masques en pays Bamanan : après les récoltes, les jeunes garçons et filles se retrouvent sur la place publique au clair de lune pour exprimer leur joie de vivre au rythme endiablé des tam-tams. C’est aussi l’occasion de faire apparaître les grands et divers masques Bamanan. GOMBA danse de réjouissance exécutée par les jeunes pour la fin des récoltes, mais aussi lorsqu’une jeune femme doit rejoindre son époux. Les danseurs de cette danse imitent le chimpanzé.
Au-delà des danses masquées, il existe d’autres types de dance de réjouissance, notamment la danse TEGUERE danse organisée à l’occasion des pêches collectives, le DIDADI, une danse populaire dérivé d’une danse originaire du wassoulou appelée « Djagoua bari ». C’est une danse à l’honneur d’un jeune paysan qui, lors des compétitions de labour par les membres de son « ton » (association), a fini de labourer sa parcelle le premier, et leSOUMOU (danse sarakolée) est une danse de joie exécutée pour fêter la fin de la récolte ; les mouvements sont exécutés avec délicatesse et souplesse en direction du ciel et en utilisant l’espace. A cette occasion, les femmes se parent de motifs au henné sur les mains et les pieds et jettent un mouchoir à leur mari qui sort du cercle pour faire une démonstration. Nous avons aussi, Le TAKAMBA en milieu Songhaï, le BALANI en milieu Senoufo.
Actuellement, la danse est un véritable métier qui nourrit des centaines de personnes dans la grande ville, nous avons des centres d’apprentissage artistique qui l’attestent. Ces différentes danses traditionnelles se retrouvent aujourd’hui ébranlées par des pas de danse modernes, que les jeunes préfèrent et trouvent plus civilisées par rapport aux danses villageoises, comme ils aiment le dire. Ce qui fait qu’un jeune natif d’une région qui a passé du temps dans la grande ville,préfère danser comme les gens de la ville et oubli pour ainsi dire les pas de danses apprises au village.
Rokya Berthé
Source: Le 26 Mars