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Coup d’État militaire au Mali : Kati, le jour d’après

Au lendemain des événements qui ont conduit à la démission du président de la République dans la nuit de mardi à mercredi, la ville de Kati d’où est partie la mutinerie a retrouvé sa quiétude habituelle. Hier mercredi, la circulation était fluide sur les deux routes qui relient Kati à Bamako. Seul bémol : l’état désastreux de la voie du côté de Samé, rajoutant un peu plus à l’exaspération des citoyens éprouvés par la crise.

 

Dans une relative accalmie, les populations vaquaient tranquillement à leurs affaires. Au passage de notre équipe de reportage, il était assez loisible de voir des commerces et autres magasins ouverts. À l’instar des jours ordinaires, les femmes se rendaient sans encombre au marché.

Signe qu’elles ne sont point indifférentes de l’évolution de la situation sociopolitique du pays, nombre de concitoyens rencontrés se préoccupaient plutôt des jours d’après coup d’État. Côté militaire, hier, on note que Kati a bien confirmé son statut de ville-garnison avec la présence d’un nombre impressionnant de porteurs d’uniformes à différents endroits. Les éléments des forces de sécurité (essentiellement policiers) échangeaient des amabilités avec des militaires. Comme si ceux qui tiennent désormais les rênes du pays voulaient donner la preuve que le coup de force perpétré mardi était l’œuvre de la grande famille des Forces armées et de sécurité. Cela peut surprendre : le camp Soudjata ne portait aucun stigmate particulier des événements de la veille.

Par ailleurs, en cette matinée de mercredi, il fallait montrer patte blanche pour accéder au Quartier général des militaires, avec des entrées méticuleusement filtrées. Au niveau des points de contrôle, militaires et policiers montraient une certaine nervosité, somme toute compréhensible.

Symbole d’un retour à la normalité, en début d’après-midi, une délégation de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) est arrivée sur les lieux pour, a-t-on appris, s’enquérir des conditions des illustres personnalités qui se trouvent entre les mains des militaires. Un militaire sous couvert de l’anonymat nous dira que l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta «se porte bien». Tout comme les autres détenus civils et militaires.

Massa SIDIBÉ

Source : L’ESSOR

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