Pourquoi, nous arrivons facilement à créer des mouvements, partis, associations, assemblées, coopératives, mais nous n’arrivons pas à les rendre viables, opérationnelles, ou même mener à terme les dites structures ?
Déjà, j’ai l’impression que si on passe beaucoup de temps sur le nom, qu’il soit poétique, pertinent, joli, parlant, on n’en passe pas assez sur la vision, les objectifs, la stratégie, qui sont mis sur papier puis aux oubliettes.
Aussi, les postes et responsabilités sont souvent distribués, non pas en fonction du bon sens, mais plutôt des égos ou de l’image que certains ont d’eux-mêmes et des autres.
En tout cas, la répartition des postes et des responsabilités, est parfois illogiques, car on suit une logique non pas humaine et fédératrice, mais plutôt une correspondante à celle imposée à ce monde par les spécialistes de classification et de la dissection inutile.
Par exemple la Femme sera reléguée quasi systématiquement à s’occuper de la section féminine, s’il y en a, sinon on la met au social même si elle pourrait être brillante à la trésorerie. Et bien sûr, en cas de structure mixte, un homme sera systématiquement aux commandes, secondé par deux ou trois autres hommes…
Et là je pense, entre parenthèses, à un écrit de mon père (Mamadou El Béchir Gologo, paix à son âme) dans lequel il recommande de suivre le bon sens, chez qui il est, et d’éviter de se faire limiter par le sexe, l’âge, la condition sociale.
Les «recrutements» et les «adhésions» ne se font pas aussi souvent dans les règles. On adhère non pas à une cause, mais parce qu’on va y trouver le cousin de, ou encore l’amoureuse de, ou le patron ou la cheffe d’un autre.
Les problèmes personnels ou d’égo mettent de ce fait assez souvent en péril le regroupement. D’autant que certains pensent que les autres doivent se taire et suivre…Mais suivre quoi ? On nage trop souvent en plein «tagninimbougou» (cercles de cupidité)
Je vous promets que j’ai souvent l’impression qu’on clame un objectif commun. Mais, en fait chacun est à la recherche d’objectifs personnels, de gloire, de pouvoir, d’ascendant sur les gens…pour en vivre ou en tirer des orgasmes, qui sait… Il y a tellement de détraqués de toute nature dans ce monde.
Le changement ne viendra que si nous changeons nous-mêmes et apprenons non pas à se clamer humains, comme le feraient des robots bien programmés, mais à vivre en humain, c’est-à-dire avoir cette capacité de pouvoir comprendre l’autre, apprendre de l’autre, à conseiller judicieusement en cas de besoin…
Mais quand tout est catégorisé, rangé à une place qui semble immuable dans certains esprits, est-ce possible d’avoir cette démarche ?
KKS
LE MATIN