Face à la crise profonde qui touche notre pays, notre obsession doit être de préparer et protéger l’avenir de la nation. Nos politiques doivent désormais engager nos intérêts vitaux. Au milieu d’un monde bouleversé et troublé par l’éternel conflit des intérêts géostratégiques, notre pays doit unir toutes ses forces et toutes ses intelligences pour penser le rôle et la stratégie du Mali au 21e siècle.
Nous reconnaissons que les conséquences d’une gestion calamiteuse de nos forces armées et de sécurité au cours de ces dernières décennies continuent à apparaitre au grand jour et de la façon la plus dramatique. Cependant, comme beaucoup de maliens, nous sommes contre la présence continue des forces étrangères au Mali sans au préalable un débat réel avec le peuple malien.
Le Mali indépendant a gagné deux guerres au-delà de nos frontières sans le concours ou l’assistance militaire de forces externes. Nos forces de sécurité ont toujours su se joindre aux politiques pour exiger et maintenir la paix à l’intérieur du pays. Notre passé glorieux doit nous servir de leçons et d’expérience.
Notre priorité devrait donc être d’investir pour équiper et moderniser nos forces armées et de sécurité dont la conception structurelle n’a pas changé depuis plus de vingt ans. La restructuration et le renforcement des capacités des forces armées et de sécurité est impérative pour garantir l’intégrité territoriale et de réagir efficacement lorsque l’intérêt du pays est menacé ou quand la sécurité des personnes et des biens est mise à mal.
Notre pays doit coopérer militairement avec d’autres nations pour assurer la sécurité collective et pour une meilleure intégration régionale. Cependant, le Mali doit faire ses propres choix et devenir le gestionnaire unique de son destin. Comme nous l’avons toujours souligné, l’avenir du Mali ne passera certainement pas par les remèdes des institutions internationales. Il ne passera sans doute non plus par la copie de modèles de politiques de gouvernance non adaptées. L’avenir du Mali ne passera surement que par les braves et honnêtes Maliennes et Maliens.
Aujourd’hui, nous devons engendrer des méthodes diplomatiques nouvelles. Définir une politique de sécurité nationale sur laquelle s’articuleront nos propres efforts. Nous devons établir des politiques bilatérales appropriées vis-à-vis des institutions internationales et régionales, ainsi que des pays amis.
Notre diplomatie doit faire valoir nos intérêts nationaux par un usage judicieux des rouages diplomatiques. Nous devons mettre en place des politiques intelligentes pour permettre de mieux défendre les intérêts de notre pays avec des arguments valables et des solutions concrètes.
La reconstruction de notre pays implique les efforts de tous. Nous invitons l’ensemble des forces vives de la nation à prendre leur responsabilité et à placer l’intérêt supérieur du Mali au-dessus de toute autre considération.
Cheick Boucadry Traoré
Président de la Convergence Africaine pour le Renouveau (CARE)
N.B : La titraille est de la rédaction
Le Combat