Quand le peuple africain encourage la corruption, la fin de ce fléau qui gangrène le continent est encore un défi à relever. De nos jours, Il est évident que la corruption tue l’économie africaine, et par conséquent freine son développement. Selon une étude de la Banque Africaine de Développement (BAD), la corruption fait perdre au contiennent, plus de 148 milliards de dollars chaque année. Cette institution bancaire n’est pas la seule à faire le constat déplorable de l’ampleur de la corruption en Afrique.
A en croire Transparency International, l’Afrique perd chaque année, près de 25% de sa richesse. Des chiffres assez inquiétants, qui traduisent l’urgence d’endiguer la lancinante équation de la corruption dans les Etats Africains.
La pratique de la corruption favorise les inégalités sociales, et cause de nombreux effets sociaux néfastes sur les couches les plus vulnérables de la population. Cependant, cette couche semble elle-même soutenir le fléau. Car, malgré que la pratique de la corruption ne soit pas un mystère pour le bas peuple africain, l’élite africaine s’y prend dans la continuité. Tant pour se faire élire ou pour se maintenir au pouvoir, en s’appuyant parfois justement sur le peuple. Une pratique qui date de longtemps, et qui a même rendu le continent africain invivable avec la chronique de la famine, des systèmes de santé dérisoire, de l’éducation en panne, des investissements perdus ou détruits à cause de l’appât de dirigeants de la haute sphère de l’administration, pour les dessous de table. De cette pratique, il est difficile de citer un pays. Tant le phénomène se conjugue au pluriel dans le continent africain.
Telle une tragédie dominante, depuis plus de 60 ans, de nombreuses études ont établi que la corruption est la première cause de sous-développement ou du retard de bon nombre de pays africains. Et au détriment du peuple, qui se trouve trahit par des oligarques. Car, à voir de près nos institutions africaines, dont les pouvoirs de règlementation, de punition ou de délibération sont concentrés entre les mains d’une frange partie de l’élite africaine, sauveur ou bourreau de son continent ? En effet, la corruption est devenue une marque dans nos pays, c’est le label de la gouvernance même pour d’autres.
Tel un véritable cancer qui tue le peuple et l’économie africaine, l’impunité ajoutée à la pratique, fait que l’Afrique est devenue depuis plusieurs années, une terre propice à cette pratique nauséabonde, qui a poussé plusieurs investisseurs étrangers a replié leur bagage du continent, tout comme d’autres se réjouissent de la situation et s’en servent pour contourner les règles et sucer le sang des populations africaines, en complicité déplorable avec les dirigeants.
Et voilà pourquoi dans ce continent, « si riche et si pauvre », l’école est aux aguets, la santé est encore malade, l’économie est en perte de vitesse, et bien évidemment les conditions de sécurité sont restées dérisoires et précaires face à la montée en crescendo du banditisme et la criminalité, qui ne trouvent leur cause que par les inégalités sociales, qui ont fait des générations d’enfants frustrés, puis que n’ayant pas eu l’éducation, la santé, ou la protection sociale qu’ils méritaient. Et bienvenu des enfants bandits et enfants soldats, qui sont faciles à recruter avec quelques centimes. A en croire l’organisation des nations unies (ONU), les guerres civiles en Afrique, se sont nourries de la vulnérabilité des populations africaines, surtout de ses enfants. Pire, les moyens de défense, à la limite abaissante, font que des pays africains sont la proie à l’insécurité de groupes armés de plusieurs acabits. Le Mali, le Burkina Faso, le Niger, 3 trois pays de l’Afrique Occidentale, apprennent en à leur dépens le manque d’équipement militaire, au sein de leurs armées. Le système de défense souffre aussi de corruption. Résultat : le terrorisme a eu une bonne place dans ces régions du Sahel.
Malheureusement, autant le petit corrupteur fait mal à l’économie et au développement de son pays, autant le grand corrompu fait mal à l’économie nationale. Et voilà que la corruption est devenue, un moyen de subsistance pour le premier, et l’apanage du second.
Avec la dose de l’impunité, qui favorise le phénomène. Et bienvenu aux routes mal construites, aux hôpitaux vides de plateaux sanitaires, aux infrastructures prêtes à s’effondrer, en raison de matériaux de mauvaise qualité avec des factures salées, exorbitantes, qui ne trouvent justificatif que par le dessous de table.
Et mine de rien, quand chacun tire son compte et sa part des comptes publics, il y a fort à craindre. Et l’Afrique si riche, mais si pauvre, attend encore son développement. Sauf quelques pays, à l’image du Rwanda, qui veulent assainir les comptes publics et privés, par le biais d’une justice intransigeante, face à toutes dérives admonestées au denier public.
Assi de DIAPE
Source: Le Point du Mali