Après 12 jours de négociations ardues entre les experts sous le contrôle vigilant des ministres et ambassadeurs des 195 pays représentés, la 21e session de la Convention des parties (Cop-21) se referme ce vendredi à Paris, dans la capitale française. Au demeurant, va-t-on obtenir ou non un accord ? A ce propos, la délégation malienne conduite par le ministre de l’Environnement se veut optimiste jusqu’au bout. Et pour cause…
Il y a 12 jours, précisément le 30 décembre 2015, dans les salles “La Loire et la Seine” du Parc des expositions de Paris-Bourget, 150 chefs d’Etat s’étaient réunis pour donner le coup d’envoi des travaux d’une réunion mondiale ayant pour but d’aboutir à un accord visant la limitation de la température mondiale à 2°C. A la lumière des débats qui ont un moment achoppé jusqu’aux derniers instants sur des points d’ordre financier et politique, la question de savoir si un accord sera trouvé ou pas se pose. Sur la question la délégation malienne donne son avis. Le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Ousmane Koné, interrogé à la veille de la clôture de la Cop-21, a déclaré ceci : “Nous avons reçu une version provisoire du texte ; nous avons quelques observations. Mais au demeurant nous espérons que nous pouvons aboutir à un accord à l’issue de la rencontre”. Ce même optimisme avait été exprimé le lundi 7 décembre par le chef de la délégation malienne au sortir d’une rencontre avec le ministre délégué auprès du ministre de l’Environnement de l’Energie des Mines et de l’Environnement du Maroc. A cette rencontre, tenue au Pavillon marocain dans le site de la Cop-21, le ministre malien de l’Environnement, accompagné du négociateur en chef du Groupe africain, Seyni Nafo, et de Souleymane Cissé, confiait que “toutes les parties ont manifesté la volonté de parvenir à un accord”. Pour lui, c’est la première fois qu’un si grand nombre de chefs d’Etat (150 chefs d’Etat Ndlr) manifestaient la volonté politique commune d’aboutir à un accord. C’est également la première fois que les pays s’engagent volontairement à des contributions d’atténuation et d’adaptation à travers les CPDN (Contribution prévue déterminée au niveau national) couvrant 96% des émissions globales entrainant une trajectoire de 2,7°C.
Le ministre estimait que les divergences d’intérêt ne devront pas entamer la nécessité d’un accord dans lequel chacun va laisser un peu de son intérêt personnel pour préserver l’essentiel. Négociateur du Groupe africain, Seyni Nafo pensait lui aussi qu’un accord sera trouvé bien que les négociations aient connu un retard sur les points comme le traitement préférentiel pour les pays en développement. Selon le négociateur en chef, l’Afrique (qui fait partie des PMA) a toujours eu un traitement préférentiel dans les négociations, mais cette fois-ci il semblerait que d’autres pays en développement (Ndlr la Chine, l’Inde…) veulent eux aussi le même traitement préférentiel. La limitation du réchauffement climatique a aussi constitué une pierre d’achoppement dans les négociations. Alors que certains voulaient la barre de réduction de gaz à effet de serre à seulement 1,5°C, d’autres la veulent à 2°C. Plusieurs experts considèrent Paris comme une chance à ne pas laisser passer si l’on veut véritablement sauver la planète qui croule déjà sous le poids des effets néfastes du changement climatiques. Dans un article paru récemment dans le journal français « Direct Matin » l’on peut noter que « par jour, plus de 4000 personnes sont victimes des maladies liées à l’émission des gaz à effet serre ».
L’obtention d’un nouvel accord accepté de tous devra permettre de limiter le niveau du réchauffement climatique à au moins 1,5°C contrairement au 2°C énoncé dans le document.
Sa ratification s’étendra du mois d’Avril 2016 à avril 2017 alors que son application débutera en 2020.
Markatié Daou, C/Coom MEADD depuis Paris
source : La Rédaction