Après l’installation du Moc et le démarrage des patrouilles mixtes dans la ville de Gao, l’installation des autorités intérimaires à Kidal, Ménaka et Gao, la date de la Conférence d’entente nationale, telle que prévue dans l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, a été fixée du 27 au 2 avril. C’est ce qu’a décidé le conseil des ministres extraordinaire du samedi dernier. Elle fait suite à des consultations préliminaires dans les régions et le district de Bamako qui ont ‘’révélé’’ une large adhésion des forces vives.
La date de la Conférence d’entente nationale, prévue par l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, a été fixée du 27 mars au 2 avril prochain à Bamako. Elle se concrétisera par des débats organisés autour de trois grands thèmes : la paix, l’unité et la réconciliation nationale. S’il ne s’agit pas d’une concertation souveraine, son caractère inclusif ne fait l’objet d’aucun doute. Puisque cette conférence regroupera pas moins de trois cents participants, venant de toutes les régions du pays, la diaspora ainsi que du district de Bamako.
« La Conférence d’Entente nationale permettra d’approfondir les débats sur les causes profondes du conflit et d’élaborer une charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale sur une base consensuelle », selon le communiqué du conseil des ministres.
Il faut rappeler que c’est lors de cette conférence que l’appellation « Azawad » sera débattue par les participants de cette conférence qui est, dit-on, un point important de l’accord de paix, à concrétiser nécessairement après l’installation du MOC à Gao et les autorités intérimaires à Kidal, Gao et Ménaka.
Avant d’arriver à ce stade, plusieurs efforts ont été faits par la commission d’organisation, pilotée par le Médiateur de la république qui avait au préalable rencontré et accueilli l’assentiment des signataires de l’Accord de Paix (la Plateforme et la CMA, les Présidents des Institutions de la République et des Autorités administratives indépendantes, les anciens Premiers ministres, les organisations et associations confessionnelles, les partis politiques, les organisations syndicales, les notabilités, les groupements de femmes et de jeunes, la diaspora, la Mission de Nations unies pour stabilisation du Mali (MINUSMA) et le Comité de Suivi de l’Accord (CSA).
Ces consultations ont révélé une large adhésion des forces vives de la Nation à la tenue de la Conférence d’Entente nationale. En effet, du 27 mars au 2 avril, c’est pas moins de 300 participants qui se regrouperont dans la capitale pour trouver un consensus sur cette question non moins préoccupante de l’accord, inscrite à son chapitre 2 portant « Fondements pour un règlement durable du conflit ».
Selon l’Article 5 dudit chapitre, l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger vise à créer les conditions d’une paix juste et durable au Mali, contribuant à la stabilité sous régionale ainsi qu’à la sécurité internationale. Il consacre ainsi, solennellement le règlement concerté du conflit sur la base de plusieurs éléments dont l’appellation Azawad étiquetée à certaines parties de notre pays par les ex-rebelles indépendantistes regroupés au sein de la Coordination des mouvements armés (CMA). Selon l’accord de paix, signé à Bamako, en mai et juin dernier, ‘’l’appellation AZAWAD recouvre une réalité socio-culturelle, mémorielle et symbolique, partagée par différentes populations du nord Mali, constituant des composantes de la communauté nationale’’. Une compréhension commune de cette appellation qui reflète également une réalité humaine devra constituer la base du consensus nécessaire dans le respect du caractère unitaire de l’État malien et de son intégrité territoriale, précise le document.
En plus de cette appellation qui divise les Maliens, l’on a jugé indispensable, à Alger, que la dimension socio‐politique des crises cycliques qui ont jalonné le septentrion malien nécessite également un traitement politique. À cet égard, une Conférence d’Entente nationale sera l’occasion de mener un débat approfondi entre les composantes de la Nation malienne sur les causes profondes du conflit.
Il est alors attendu de cette rencontre des éléments d’une solution devant permettre, à notre pays, de transcender la douloureuse épreuve, de valoriser la contribution des différentes composantes à l’identité du pays et de promouvoir une véritable réconciliation nationale. Une Charte pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation nationale sera élaborée, sur une base consensuelle, en vue de prendre en charge les dimensions mémorielle, identitaire et historique de la crise malienne et de sceller son unité nationale et son intégrité territoriale.
Avec cette conférence, la mise en œuvre de l’accord aura atteint un niveau appréciable. Sauf que l’application de l’accord ne suffit pas à elle seule pour garantir la paix. Celle-ci doit se matérialiser avec le redéploiement de l’État et de l’administration dans les zones où ils n’existent pas encore, le retour des réfugiés et l’engagement d’un combat digne contre les narcodjihadistes et autres terroristes.
Par Sidi Dao
Source: info-matin