Le Mali et l’Afrique ont perdu une figure emblématique de la démocratie et de la transparence électorale avec le décès du Général Siaka Toumani Sangaré, survenu ce dimanche 17 novembre 2024 à Bamako. Ce haut gradé, né en 1955 à Sikasso, a consacré sa vie à servir son pays et le continent, tant sur le plan militaire qu’en matière d’organisation électorale. Sa disparition à l’âge de 69 ans laisse un vide immense dans le paysage politique et institutionnel africain.
Un parcours militaire exemplaire
Bamada.net-Le Général Sangaré débute sa carrière militaire à l’École nationale d’administration de Bamako avant de se spécialiser en gestion militaire à l’École des commissaires de l’air à Salon-de-Provence, en France, en 1978. Son talent de gestionnaire le propulse à des postes stratégiques dans l’armée de l’air malienne. Il occupe successivement les fonctions de directeur central du personnel, de l’administration et des finances de l’armée de l’air, puis directeur général de l’intendance militaire.
Son expertise l’amène à gérer des opérations militaires délicates, notamment pendant les conflits entre le Mali et le Burkina Faso ainsi que dans le cadre des tensions au nord du Mali. Inspecteur des armées, il se distingue par son efficacité et son sens du devoir.
Une transition vers les réformes électorales
En 1997, le Général Sangaré amorce un virage décisif dans sa carrière en intégrant la sphère électorale. Il est alors nommé délégué de l’armée au sein de la Commission électorale malienne lors des législatives. Cette première expérience marque le début d’un engagement profond pour des élections libres, transparentes et crédibles.
En 2006, il rejoint la Direction générale des élections (DGE) du Mali, où il joue un rôle clé dans la supervision des listes électorales et le renforcement des capacités institutionnelles en matière électorale.
Un acteur de premier plan en Afrique
Reconnu pour son expertise, le Général Siaka Toumani Sangaré devient une figure incontournable dans l’organisation des processus électoraux en Afrique. En 2010, il est désigné président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) en Guinée, une mission délicate à un moment critique. Il est chargé d’organiser le second tour de l’élection présidentielle opposant Alpha Condé à Cellou Dalein Diallo.
Décès du Général Siaka Toumani Sangaré : Un pilier de la démocratie électorale en Afrique s’éteint
Son impartialité et son sens de la rigueur sont salués, faisant de lui un acteur clé dans le retour à la stabilité démocratique en Guinée. Cette expérience renforce sa réputation à l’échelle internationale, et il est sollicité par des organisations comme l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour des missions similaires dans plusieurs pays, notamment au Togo, à Madagascar, en Mauritanie, en RDC et au Bénin.
En 2015, il est appelé à appuyer la CENI du Togo pour l’organisation des élections présidentielles. Il contribue également à des audits des fichiers électoraux et des missions d’observation qui consolident la transparence dans divers États africains.
Un leadership dans le domaine électoral francophone
Le Général Sangaré ne se limite pas à une carrière nationale ou continentale. Il préside le Réseau des compétences électorales francophones (RECEF), une structure qui vise à partager les bonnes pratiques et à renforcer les capacités des institutions électorales dans l’espace francophone.
Son travail au sein du RECEF témoigne de son engagement à pérenniser des standards élevés en matière de gouvernance électorale, inspirant une nouvelle génération d’experts africains.
Un héritage indélébile
La disparition du Général Siaka Toumani Sangaré représente une perte incommensurable pour le Mali et l’ensemble de la communauté électorale africaine. Ses contributions ne se limitent pas à ses réalisations personnelles, mais incluent les réformes qu’il a initiées, les systèmes qu’il a consolidés et les talents qu’il a formés.
Lors de l’annonce de son décès, Moustapha Cissé, président de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) du Mali, a salué la mémoire d’un homme dont l’engagement pour la démocratie reste un exemple.
Hommage national et funérailles
Les funérailles du Général Siaka Toumani Sangaré ont eu lieu ce lundi 18 novembre 2024, en présence de nombreuses personnalités civiles, militaires et politiques. Des hommages lui ont été rendus par ses pairs, qui ont souligné son rôle déterminant dans l’avancée démocratique de plusieurs pays africains.
Un exemple pour les générations futures
Le Général Siaka Toumani Sangaré incarne le dévouement, la rigueur et l’amour du travail bien fait. Il laisse derrière lui un héritage qui continuera d’inspirer ceux qui œuvrent pour des élections libres et équitables.
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En cette période de deuil, la rédaction de Bamada.net tient à renouveler ses sincères condoléances à la famille du Général Siaka Toumani Sangaré, ainsi qu’à tous ceux qui ont été touchés par sa disparition. L’impact de son travail et de son engagement au service de la démocratie et de la transparence électorale en Afrique restera gravé dans les mémoires. Que son souvenir continue d’inspirer les acteurs politiques et électoraux du continent et que son exemple de dévouement et d’intégrité guide les générations futures.
Nous adressons également nos pensées les plus chaleureuses aux autorités maliennes et à la communauté internationale qui pleurent la perte d’un grand homme de l’ombre.
Paix à son âme. 🙏
La rédaction de Bamada.net.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net