Les paysans réunis au sein du Collectif des producteurs de coton sont favorables à une prorogation de la Transition. Ils l’ont exprimé lors d’un meeting, le 14 septembre sur la place de l’indépendance de Kita. Après Koutiala, le 31 août, Béleko le 7 Septembre, les producteurs venus des 42 secteurs des différentes filiales de production, c’était au tour des cotonculteurs de tenir un meeting au cœur de filiale de Kita. Il était question, comme lors des premiers rassemblements, de témoigner leur soutien à la transition, en récompense du maintien de la subvention des intrants, de l’augmentation du prix du kilo de coton-graine et de la mise en œuvre des conclusions issues des assises sur le coton. En effet, c’est en guise de reconnaissance aux plus hautes autorités, pour la désignation d’un administrateur provisoire à la tête de la C-SCPC, comme réclamé lors des assises sur le coton, que le collectif des producteurs de coton, par la voix de Amidou Konsoko, a plaidé pour une prorogation du délai de la Transition.
Et si le soutien du collectif, selon son représentant M Konsoko, se justifie par l’insuffisance de 18 mois pour guérir les maux accumulés 30 ans durant, pour le Président de l’association Wuujo-Co et de l’APCAM de Koutiala, Sekou Coulibaly, il s’agit d’esquisser la refondation de l’Etat tant réclamée par les Maliens et permettre à Assimi Goita de conduire à bon port cette attente populaire.
Coulibaly en a profité également pour s’étendre sur la crise du coton de 2020. Selon lui, contrairement à ce qu’on a fait croire au départ, le boycott de la campagne précédente résultait principalement des conditions de renouvellement des instances dirigeantes, de la mise en place des bureaux à la base jusqu’au niveau de la confédération. En clair, c’est en violation des textes de l’Ohada, soutient-il, que la quasi-totalité des bureaux ont été installés, avec un peu partout des représentations des communes en lieu et place des coopératives aux bureaux des fédérations. Toutes choses à l’origine de contentieux judiciaires jusqu’ici pendants devant les juridictions.
Au nombre des motifs du boycott, selon lui, figurent aussi, entre autres, la baisse du prix d’achat du Kilo du coton-graine, l’augmentation du prix de l’engrais et la disparition du fond de stabilité de la filière. C’est en réaction à ces phénomènes que les paysans ont opté pour un refus de cultiver le coton avec comme conséquence la flambée des prix de tous les produits de première nécessité, explique-t-il.
L’autre temps fort de ce meeting aura été le soutien du collectif au PDG de la CMDT Dr Nango Dembélé qui, selon Samory Diakité de Sefekoro, est la réelle motivation de la culture du coton par les paysans après une campagne de boycott. M. Diakité en a profité pour exprimer son étonnement face à la cabale médiatique contre le PDG de la CMDT ces derniers temps. Contrairement à ce qui est véhiculé dans les presses et sur les réseaux sociaux, Dr Nango Dembélé, du ministère de l’agriculture à la CMDT, a toujours prôné l’union des paysans, a-t-il expliqué.
Quant à Yacouba Doumbia de la filiale de Masigui, filiale de Fana, il s’est dit déçu des politiques et a invité les paysans à choisir désormais des députés capables de défendre la cause des paysans à l’hémicycle, des maires qui leur laisseront tenir leur réunion et un Président qui pense à leur sort. Pour ce qui est de la présidence de la confédération, leur instance suprême, il a invité les cotonculteurs à élire des vrais paysans et non ceux qui pensent à leur poche ou utilise le monde paysan pour des causes électoralistes.
Amidou Keita
Source : Le Témoin