Au point qu’il ne restait plus que la caution populaire des assises de la refondation pour conduire à bon port un projet désormais compromis depuis le dernier sommet de la Cedeao. Avec les injonctions des chefs d’Etat de la sous-région, tout indique un revirement spectaculaire de la manne électorale vers ses origines, condition sine qua non pour que les élections puissent se tenir dans le calendrier défendu par la communauté internationale ainsi que par une frange écrasante de la classe politique malienne.
Reste à savoir si le Premier ministre sera résigné ou se résoudra à engager un bras-de-fer qui priverait le Mali de tout financement extérieur des réformes.
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Une dégradation des hautes fonctions étatiques
L’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga continue d’alimenter et de polariser la polémique depuis son interpellation par le parquet général de la Cour suprême, suivie d’une incarcération dans des conditions ayant retenti jusque dans les couloirs de la Cedeao qui y voit de relents politiques. Et pour cause, en plus d’être privé de son privilège de juridiction, l’ancien ministre d’IBK et de Konaré ne l’aura pas moins été pour sa détention préventive. Aucune circonstance atténuante n’a été accordée à un acteur qui aura marqué de son empreinte la haute administration d’Etat en étant successivement plusieurs fois ministre de défense et ministre des Affaires Étrangères avant d’assurer la responsabilité de chef du Gouvernement. Incarcéré comme un détenu de droit commun, le plus célèbre des chefs de la Sécurité d’Etat partage probablement le même milieu carcéral que des justiciables qu’il a pu mécontenter au nom de l’Etat. Ce faisant, c’est la fonction étatique et les titres honorifiques avec tout ce qui s’y attache qui sont ravalés au ras des pâquerettes.
Rassemblées par la Rédaction