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COMMUNE DE GUIDIMAGAN : l’assassinat de Nima Sacko déclenche une colère

Le 15 octobre 2024, la commune de Guidimagan, située dans le cercle d’Aourou, région de Kayes, a été secouée par un assassinat barbare qui a plongé la population dans une profonde colère et un désarroi total. Un homme, Nima Sacko, âgé, retraité, et fils de la localité, a été tué à son domicile dans le village de Sarayero, à 3 heures du matin, par des individus non identifiés. Ce crime, survenu dans des circonstances tragiques et inquiétantes, a déclenché une vague de révolte parmi les habitants de Guidimagan, exaspérés par l’insécurité croissante dans la région et l’inaction des autorités locales et nationales face à cette situation de plus en plus intolérable.

Nima Sacko, après avoir servi avec loyauté en Europe pendant de nombreuses années, avait décidé de retourner dans son village natal pour y passer sa retraite dans la tranquillité. Son seul « crime » ? Être revenu chez lui, en toute paix, pour vivre ses dernières années dans le confort de son village. Mais ce retour, loin d’être la retraite paisible qu’il espérait, a tragiquement tourné au cauchemar.

Le meurtre de Nima Sacko n’est pas un incident isolé. Il survient alors qu’un climat de violence et d’insécurité grandit dans la commune depuis plusieurs années. Guidimagan, jadis havre de paix, est aujourd’hui devenu un carrefour où des bandits armés, connus sous le nom de « coupeurs de routes », sévissent et terrorisent la population. La situation s’est détériorée au point que la sécurité des habitants est désormais une question brûlante de tous les jours.

Un appel désespéré aux autorités

L’assassinat de Nima Sacko a provoqué une onde de choc dans la commune. Après le drame, la population, déjà fatiguée par les multiples attaques et menaces de ces dernières années, a appelé en vain les autorités compétentes pour prendre des mesures de sécurité et faire constater le crime. Malgré les multiples appels et alertes lancées aux autorités de Kayes, personne ne s’est déplacé pour enquêter ou réagir face à cette tragédie.

La jeunesse de Guidimagan, à travers l’Association Guidimakha Kafo, a exprimé sa solidarité avec la famille du défunt et a dénoncé fermement cet assassinat odieux. Lors d’une réunion tenue au siège de l’association, les membres ont exigé une enquête rapide et approfondie. Ils ont rappelé que cet assassinat intervient dans un contexte déjà tendu où les attaques armées sont devenues monnaie courante. De nombreuses routes de la région, comme celles reliant Kayes à Sarayero, Aourou et autres villages, sont régulièrement attaquées par des bandits, semant la mort et la désolation parmi les voyageurs et les habitants.

La situation à Guidimagan est devenue de plus en plus critique ces dernières années. Les postes de contrôle, qui étaient censés sécuriser les routes et protéger les populations, sont abandonnés, laissant le champ libre aux bandits. Le poste de contrôle de Kalinioro, de Bafarara, d’Aourou et de Melga ont été désertés, exposant ainsi la population locale à toutes sortes de dangers. Les attaques récurrentes, la peur constante et le manque de protection ont exacerbé le sentiment d’abandon ressenti par les habitants.

La jeunesse appelle à l’unité et à l’action

Face à l’inaction des autorités, la jeunesse de Guidimagan, par l’intermédiaire de l’Association Guidimakha Kafo, appelle à une union sacrée des forces vives de la commune. Elle sollicite la collaboration de toutes les associations, des autorités municipales et traditionnelles, ainsi que de la diaspora pour faire front contre cette montée de l’insécurité. La jeunesse se fait entendre pour rappeler que la situation est devenue intenable et qu’il est crucial d’agir avant que la colère ne débouche sur des actes regrettables, y compris la tentation pour certains de prendre les armes pour se défendre. Une telle situation risquerait d’ouvrir de nouveaux fronts de violence, menaçant de plonger la commune dans un cycle de conflits et de vengeance.

Les autorités doivent prendre la mesure de l’urgence de la situation. L’État doit absolument protéger ses citoyens, garantir leur sécurité et veiller à ce que de tels crimes ne restent pas impunis. Le temps presse, et il est de la responsabilité de tous de s’unir pour éradiquer cette insécurité qui dévaste la région et qui prive les habitants de leur droit le plus fondamental : vivre en paix.

L’assassinat de Nima Sacko n’est qu’une victime parmi tant d’autres dans une longue liste d’attaques qui ont marqué la commune de Guidimagan ces dernières années. La révolte qui gronde aujourd’hui est celle d’une population en souffrance, délaissée par les autorités et écrasée par la violence. La jeunesse de Guidimagan, consciente de la gravité de la situation, appelle à une réaction immédiate des autorités et à une mobilisation générale pour restaurer la paix et la sécurité dans la commune. Ce drame est un cri de détresse, un appel urgent à l’action pour éviter que Guidimagan ne tombe davantage dans les griffes de l’insécurité et du chaos.

Affaire à suivre

Abdourahmane Doucouré

Source : La Sirène

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