Refus d’exécuter une sanction disciplinaire, insubordination à la hiérarchie, calomnie à l’endroit de sa hiérarchie : voilà quelques faits qu’un sergent de police, Abdramane Bagayoko se livre depuis quelques jours.
Il fait partie de cette racaille de policiers qui troublent la quiétude et ternissent l’image de la police. Son nom : Abdramane Bagayoko. Son grade : Sergent. Fougueux, ledit sergent est connu dans le milieu de la police pour ses actions d’indiscipline. Il vient de faire parler encore de lui en refusant d’exécuter une sanction disciplinaire de sept jours d’arrêts de rigueur à lui infligée par sa hiérarchie (le commissaire principal de Kalabancoro).
Pris dans son propre piège, le sergent Bakayoko multiplie les sorties, en tenant des propos calomnieux, inventant même des faits qui n’ont jamais existé. Il est soutenu dans son aventure par deux membres de son syndicat (le Synapol). Ces derniers, à leur tour, s’adonnent à des menaces et actes d’intimidation caractérisée à l’endroit d’un commissaire de police.
Aujourd’hui, son cas défraie la chronique de l’actualité au sein de la police nationale et la hiérarchie de la police est interpellée face à de tels actes.
De quoi s’agit-il ? Tout a commencé avec une note de service du commissaire principal du Commissariat de Kalabancoro, Mamadou Mounkoro, invitant les agents à un bon entretien et usage du Pick-up de service. Le commissaire dit avoir constaté que du carburant de mauvaise qualité et en quantité insuffisante sont utilisés pour faire fonctionner l’engin. Ce qui a occasionné une panne sur la pompe du véhicule. Et de rappeler aux agents que l’entretien et le bon usage des matériels du service sont un devoir par tout fonctionnaire indépendamment de la fonction et du titre.
Le commissaire a ainsi responsabilisé le chef de la Voie publique pour l’entretien et le suivi du Pick-up et des matériels de service…
Le lendemain de la prise de la note de service, c’est-à-dire, dans la nuit du 21 au 22 juin 2018, le sergent Abdramane Bagayoko révolté contre la décision du commissaire, tient une réunion nocturne sur le toit du Commissariat avec certains policiers, qui d’ailleurs ignoraient l’ordre du jour de la réunion. Aussi, le Commandement n’était pas informé de la tenue de la réunion « secrète ». Plus grave, l’agent Bagayoko n’était pas de service ce jour au Commissariat.
Au cours de la réunion, le sergent aurait poussé ses collègues policiers à ne pas se soumettre à la décision du commissaire.
Selon nos investigations, le sergent est allé jusqu’à dire que « c’est eux qui ont fait partir son prédécesseur et c’est eux qui vont faire partir le commissaire Mounkoro ».
Début juillet 2018, le compol Mounkoro prend une sanction disciplinaire de 7 jours d’arrêts de rigueur à purger à l’école de police, à l’encontre de deux agents aux motifs qu’ils ont tenu une réunion nocturne sur le toit du Commissariat à l’insu du Commandement suivi d’incitation à la révolte. Chose normale jusque là.
N’ayant aucun respect pour sa hiérarchie et pour les textes de la police, le sergent Bagayoko refuse d’exécuter la sentence. Pendant qu’au même moment, un autre sergent avec qui il a écopé de la même sanction l’a exécuté.
Deux jours après, le commissaire principal informe sa hiérarchie de la situation.
Comme si le sergent était poussé par d’autres agents, trois policiers qui se disent membres de son syndicat, ( le Synapol-Comité CCR) en poste ailleurs, se sont rendus au commissariat de police de Kalabancoro pour apprend-on, demander l’annulation de la sanction disciplinaire qu’ils ont qualifiée « d’illégale ». Au cours des échanges, un certain Aboubacar Kéita, sergent chef a fait savoir au commissaire que son collègue sanctionné a le droit de se réunir avec ses camarades partout où il veut et sans l’autorisation du Commandement.
Ainsi, s’en sont suivis des propos outrageants à l’encontre du commissaire Mounkoro. Dans la journée, un autre sergent chef, Jean Antoine Samaké a envoyé un SMS au commissaire Mounkoro sur son téléphone. M. Samaké tient lui aussi des propos désobligeants…
Encouragé ou soutenu par ses camarades syndicalistes, Abdramane Bagayoko se rend dans le bureau du commissaire pour dire qu’il ne peut pas être sanctionné parce qu’il est syndicaliste.
Calomnie et diffamation
Le sergent chef Aboubacar Kéita est revenu à la charge en qualifiant la sanction « d’abus d’autorité ». Quelques jours plus tard, le Synapol a adressé une correspondance à l’inspection de la police pour accuser le Commissaire Mounkoro d’avoir libéré un « voleur »(Kassim Traoré dit Ladry) que le sergent Abdramane Bagayoko a fait conduire au commissariat.
Coincé et n’ayant plus d’arguments à tenir et cherchant un alibi, lui et ses camarades du syndicat, organisent une conférence de presse, fin septembre dans les locaux du commissariat de Kalabancoro, alors que la règle veut qu’ils tiennent leur réunion ou autre conférence de presse à leur siège. Provocation ! Comme si cela ne suffisait pas, les conférenciers animés par un sentiment de vengeance voir de haine, se sont mis à fabriquer des histoires. Ils ont accusé le commissaire Mounkoro d’avoir violé les textes. Et ont aussi accusé un certain Kassim Traoré dit Ladry d’intenter à la vie du sergent Bagayoko.
Le compte-rendu de ladite conférence de presse a été suffisamment relayé dans la presse. Aujourd’hui, son syndicat multiplie les contacts pour disent-ils, faire partir le commissaire Mounkoro du commissariat de Kalabancoro.
Ce qu’il faut surtout savoir, c’est que le sergent Abdramane Bagayoko n’est pas à sa première tentative d’insubordination à la hiérarchie.
Nos investigations au niveau du GMS et auprès de certains de ses camarades nous ont permis de savoir qui est réellement le sergent Bagayoko.
Selon nos investigations, en mars 2016 le sergent Bagayoko et quelques policiers avaient « procédé à l’enlèvement du matériel et le boycott du travail des éléments au sein de l’hôtel Onomo », arguant, qu’ils travaillent dans les conditions de garde difficile en plus d’être mecontents de la demande de réduction des éléments de garde du GMS exprimée par le directeur général d’Onomo.
Surpris, le commissaire divisionnaire Cheickné Magassouba, commandant en chef du GMS de l’époque avait adressé une correspondance au DG de la police d’alors pour mesure à prendre contre les éléments de police, qui ont agit maladroitement.
Au regard des comportements du sergent Bagayoko par ricochet des éléments du synapol, la hiérarchie policière doit sévir surtout que le sergent indiscipliné n’est plus de sainteté avec ses autres collègues dudit commissariat. Sinon comment comprendre qu’ sergent de police refuse de se soumettre aux sanctions disciplinaires de sa hiérarchie prétextant être un syndicaliste ? Dans un passé récent, certains syndicalistes ont exécuté des sanctions de ce genre sans crier gare. Si de tel cas d’insubordination se perpétuait, allons assister à la fin de la sanction au sein de la police ? En tout cas, les autres fonctionnaires de polices suivent de très près la suite réservée à l’affaire. Pour eux, il ne peut y avoir deux poids et deux mesures. Fermer les yeux sur de tel comportement au sein d’une police aura quelle conséquence ?
Le policier récalcitrant a la couverture de quelle autorité pour agir de la sorte ? Les jours à venir nous en diront plus.
Namakoro Diarra, inspecteur de Police à la retraite ne disait-il pas qu’on nait pas policier, on devient policier et on meurt dans la police et que la police est un grand corps, un corps d’excellence. C’est pourquoi, elle a comme devise : « la loyauté, la probité, la discipline et de travailler dans la rigueur. Ceux qui ont choisi devenir policier ou policière ont fait le bon choix. Si vous faites bien le travail, la nation vous sera toujours reconnaissante à travers les plus hautes autorités du pays. Mettez-vous en tête que l’image que vous protégez, est celle que l’étranger va retenir sur votre pays », a-t-il lancé. Souhaitons que les sages conseils de l’inspecteur à la retraite puissent inspirer le jeune sergent et son syndicat.
A suivre !
A.S.
Les Echos