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Comment Donald Trump en est arrivé à déclarer Jérusalem capitale d’Israël (et pourquoi c’est tout sauf anodin)

Ce président ose et va au bout de ses idées. Il aime être challengé.

Donal Trump a déclaré que Jérusalem était la capitale de l’État d’Israël. Dans les prochains jours, l’ambassade américaine y occupera les lieux. Les enjeux politiques sont importants mais la réalité historique doit être respectée.

L’aspect politique

Le 23 octobre 1995, le congrès vote une loi qui dispose que “Jérusalem doit être reconnue comme la capitale de l’État d’Israël” et impose d’y implanter la représentation américaine. Vingt-deux ans après, l’ambassade est toujours à Tel-Aviv.

La loi votée par le congrès en 1995 laisse la possibilité au président en exercice d’en retarder l’échéance de six mois. Ainsi, Bill Clinton, Georges Bush et Barack Obama, malgré leurs promesses de campagne d’appliquer la loi de 1995, tous ont eu recours à cette reconduction. Les raisons sont toutes les mêmes: pression du monde arabe, chantage au terrorisme, volonté de trouver une solution au conflit par l’établissement de deux pays pour deux peuples se partageant la capitale, intérêts financiers liés aux hydrocarbures.

Oui, sauf que le 8 novembre 2016, Donald Trump a été élu 45e président des Etats-Unis.

Un président particulier

A maintes reprises, Donald Trump a prouvé son goût pour la provocation. Que ce soit à propos de la Corée du Nord ou du Mexique, le Président Américain prouve au monde sa différence avec la façon d’agir de son prédécesseur. Que l’on apprécie le style Trump ou non, il faut reconnaître une certaine constance dans ses paroles et une volonté dans son action.

Cependant, le sujet Israélo-palestinien est trop sensible pour avoir recours à la provocation. Tous les présidents américains depuis 1995 ont promis de faire appliquer la loi. Puis, devant la complexité du sujet, ils s’en sont défaits.

Donald Trump n’est pas de ceux-là. Ce président ose et va au bout de ses idées. Il aime être challengé. Loin d’être favori à la primaire des Républicains, il se retrouve président des Etats-Unis. Ce président aime quand le monde est contre lui.

A plusieurs reprises, le 45e président des Etats-Unis a promis de déplacer l’ambassade américaine à Jérusalem. Hogan Gidley, porte-parole de la Maison Blanche a affirmé que “le président a été clair sur cette affaire depuis le départ: ce n’est pas une question de ‘si’ (l’ambassade sera effectivement déplacée de Tel-Aviv à Jérusalem, ndla), c’est une question de ‘quand’”. Le président Américain n’est pas pris de folie. Il s’appuie sur une réalité historique.

La réalité historique

Jérusalem est la question majeure du processus de paix Israélo-palestinien. Les deux peuples revendiquent cette ville comme capitale. Historiquement, c’est un peu différent.

Tout au long de son histoire, Jérusalem n’a été la capitale que de l’Etat d’Israël. Jérusalem apparaît plus de 700 fois dans l’ancien Testament. Ce nom n’est pas cité une seule fois dans le Coran. Concernant la “mosquée lointaine”, Al Aqsa, les historiens spécialistes de l’Islam parmi lesquels le docteur Mordehai Kédar estiment que sa localisation est à Ji’irrana, une petite ville au nord de la Mecque, sur la route de Taaf où Mahomet se rendait régulièrement pour prier, et non à Jérusalem.

Les dirigeants mondiaux doivent s’appuyer sur cette réalité historique, trop souvent oubliée.

Les conséquences

Plusieurs “présidents”, ouvertement hostiles à l’Etat d’Israël, se sont exprimés.

  • Mahmoud Abbas, président de l’autorité palestinienne, a mis en garde le président américain contre les “conséquences dangereuses d’une telle décision sur le processus de paix, la sécurité et la stabilité dans la région et dans le monde”.
  • Recep Tayiip Erdogan, le président turc, a averti “qu’une éventuelle reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël par l’administration américaine pourrait conduite à une rupture des relations entre Ankara et l’Etat hébreu.”
  • Hassan Rohani, président iranien, a parlé de “grand complot” et a affirmé que l’Iran “ne tolérera pas une violation des lieux saints musulmans”.

Ces prises de paroles publiques ne sont pas rassurantes pour l’Etat d’Israël. Les prochains jours seront déterminants et les actions menées devront monopoliser une attention de la part de toutes les démocraties mondiales.

Par huffingtonpost.fr

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