Sitôt adopté par la cour constitutionnelle, aussitôt promulgué par le chef de l’Etat. Le Mali rentre ainsi dans une nouvelle phase de son existence avec à la clé une nouvelle République. Quatrième du genre, ce passage, tout comme les précédentes tentatives, a été émaillé par des contestations, du côté notamment de la Ligue malienne des imams et érudits pour la solidarité islamique au Mali (Limama), du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD), d’une partie de la société civile ainsi que la Coordination de « L’appel du 20 février pour sauver le Mali », dont les requêtes en annulation ont été toutes rejetées par les 9 sages.
Quelques heures après la promulgation, le président dans son adresse à la nation a déclaré avoir signé cette nouvelle constitution avec beaucoup de fierté et d’espoir, en la présentant comme une concrétisation de «l’exigence formulée par le peuple au cours des Assises nationales de la refondation». il s’agit, explique-t-il, de l’aboutissement d’une démarche historique tout au long de laquelle le peuple malien a fait preuve de maturité et d’un sens élevé de la responsabilité.
«À l’issue du référendum, le peuple s’est exprimé pour la nouvelle Constitution avec une majorité significative de 96,91% des suffrages exprimés. Ceci est la preuve indiscutable de la soif des Maliens de se donner une nouvelle chance pour un nouveau départ », a-t-il soutenu, en indiquant dans la même veine que «l’acte de promulgation de la Constitution (…) ouvre ainsi la voie à la naissance de la 4e République du Mali».
Le colonel Assimi Goïta admet toutefois que le processus constitutionnel a «suscité beaucoup de discussions durant la campagne référendaire» et dit comprendre par ailleurs les voix dissidentes et hostilités à «son adoption». Et d’appeler les Maliens à l’union après une campagne référendaire marquée par un débat démocratique, à ses yeux. «À présent, que le peuple s’est prononcé, il n’est nullement question de victoire d’un groupe sur un autre », a expliqué le Col Goïta en créditant le nouveau texte fondamental des jalons d’un système démocratique inspiré d’une vision endogène. «Nous avons fait la preuve que nous pouvons moderniser notre État sans nous renier», explique-t-il, assurant au passage que «le départ du Mali Kura»!en est définitivement amorcé avec l’opportunité de bâtir «une économie forte au service de la satisfaction des besoins des citoyens, de créer les conditions d’une croissance économique fondée sur la transformation des ressources naturelles en tenant en compte des opportunités de la transition énergétique».
Amidou KEÏTA
Le Témoin