Après Goodluck Jonathan et Faure Gnassimbé, il revient au président béninois de prendre le relais de la médiation entre la junte malienne et les instances communautaires sous régionales. Tel en a décidé un récent sommet quadripartite tenu à Abuja sous la houlette du nouveau président en exercice de la CEDEAO et à l’issue duquel Patrice Talon a été retenu comme émissaire auprès de Bamako.
À défaut de connaître le contenu du message dont il est porteur, il est loisible de comprendre qu’il est question de restituer aux autorités maliennes la teneur des décisions du dernier sommet de Bissau qui semble marquer un tournant dans la fermeté de la CEDEAO vis-à-vis des Transitions. Sous la conduite de Bola Ahmed Tinubu, l’organisation affiche notamment plus de rigueur dans le respect des délais et se montre intraitable également sur les engagements en rapport avec la neutralité des processus de retour à l’ordre constitutionnel. Il est hors de question, en clair, que les acteurs ayant géré la Transition quittent subitement leur position d’arbitre pour se porter candidat à la magistrature suprême. Reste à savoir si les intéressés et leurs soutiens l’entendent de cette oreille, dans un contexte où chaque principe supranational est présenté à l’opinion comme une ingérence attentatoire à la souveraineté nationale. Surtout que les adeptes de Colonels affûtent les armes et considèrent la validation de la nouvelle constitution comme un terme de tous les contrats et engagements liés à la défunte constitution
La Rédaction
Le Témoin