Le retour annoncé de l’influent imam Mahmoud Dicko au Mali suscite d’intenses débats et diverses réactions au sein de l’opinion publique. Dans ce contexte, le prêcheur chiite Chouala Bayaya Haïdara, guide spirituel de l’association Hisbouramane, s’est exprimé ce mercredi 7 février 2025 dans une vidéo de neuf minutes publiée sur sa page officielle. Il y exhorte l’imam Dicko à surseoir à son retour au Mali, prévu pour le 14 février 2025, en raison des tensions persistantes entre lui et certains mouvements proches du pouvoir.
Un appel à la prudence et à l’apaisement
Bamada.net-Dans son intervention, Chouala Bayaya Haïdara justifie sa prise de position par un souci d’apaisement et de cohésion nationale. Il estime qu’il est préférable que des démarches préalables soient entreprises afin de lever toute ambiguïté sur la situation juridique et politique de l’imam Dicko avant son retour.
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« Le jour où l’imam reviendra, il pourra être accueilli même par le ministre des Affaires religieuses, et pourquoi pas être reçu par le Président de la Transition », a suggéré le prêcheur, insistant sur la nécessité d’un climat détendu pour son retour.
La proposition d’une commission de concertation
Pour éviter toute confrontation entre les partisans de l’imam Dicko et les autorités en place, Chouala Bayaya Haïdara propose la formation d’une commission de concertation. Celle-ci serait composée de membres du Haut Conseil Islamique du Mali ainsi que de représentants des différentes tendances religieuses du pays. L’objectif serait d’engager un dialogue avec les autorités afin d’assurer un retour serein de l’imam Dicko au bercail.
Une situation encore floue
La question qui se pose est de savoir si l’imam Mahmoud Dicko fait actuellement l’objet de poursuites judiciaires ou d’une quelconque restriction. Chouala Bayaya Haïdara demande ainsi que les leaders religieux du Mali, notamment les soufis, les associations d’imams et le Haut Conseil Islamique, se concertent pour obtenir une clarification de la part des autorités.
« Il faut s’assurer qu’aucune plainte n’est en cours contre l’imam Dicko avant qu’il ne revienne au Mali. Si les autorités confirment qu’il n’y a pas de poursuites, alors son retour pourra se faire dans la paix et la cohésion », a déclaré Haïdara.
Pour l’heure, aucune source officielle n’a confirmé l’existence d’une plainte contre l’imam Mahmoud Dicko. Cependant, certaines rumeurs font état d’une plainte déposée par une célèbre association. Ces spéculations contribuent à entretenir le flou autour de la situation de l’ancien président du Haut Conseil Islamique du Mali.
Un acteur majeur du changement politique au Mali
Il est important de rappeler que l’imam Mahmoud Dicko a joué un rôle central dans la chute du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) le 18 août 2020. En tête du Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), il a mobilisé les foules contre le pouvoir en place. Son engagement a finalement conduit au coup d’État militaire qui a débouché sur la transition actuelle.
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Toutefois, depuis ces événements, les relations entre l’imam et les nouvelles autorités maliennes se sont tendues. Son exil temporaire, notamment en Algérie, a alimenté de nombreuses interrogations sur son avenir politique et religieux au Mali.
Vers un report du retour ?
Reste à voir si l’appel de Chouala Bayaya Haïdara sera entendu par l’imam Mahmoud Dicko et ses proches. Ce dernier va-t-il accepter de repousser son retour pour préserver la stabilité du pays ?
Dans un climat politique et social fragile, la question du retour de l’imam Dicko demeure un sujet sensible qui pourrait avoir des répercussions sur la situation nationale. La balle est désormais dans le camp des parties concernées pour trouver une solution qui garantisse la paix et la cohésion sociale au Mali.
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Ladji Djiga Sidibé
Source: Bamada.net