Les travailleurs du Centre Hospitalier Universitaire Gabriel Touré sont sur le pied de guerre. Ils dénoncent les conditions d’accueil des patients ; le manque d’équipement ; le report successif des opérations chirurgicales ; le retard des ristournes et primes…C’est pour cela que le comité syndical de l’hôpital Gabriel Touré a organisé, hier lundi, un sit-in de dénonciation des conditions de fonctionnement du CHU. Cette manifestation se poursuit ce mardi, selon les organisateurs.

Lors du sit-in d’hier lundi, M. Djimé Kanté, 1er adjoint au secrétaire général du comité syndical du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Gabriel Touré et également porte-parole du syndicat, a fait savoir que les travailleurs ont décidé d’organiser ce sit-in, au sein du Gabriel Touré, à la suite d’une assemblée générale tenue le 29 novembre dernier dans l’enceinte de l’hôpital. Bien avant cela, le comité syndical avait adressé plusieurs correspondances au directeur général de l’hôpital Gabriel Touré, non seulement pour attirer son attention sur la détérioration des conditions d’accueil et de soins d’hospitalisation des malades, mais aussi sur la nécessité d’écouter le personnel et de prendre en compte un certain nombre de leurs préoccupations, explique le porte-parole du syndicat. Selon M. Djimé Kanté, ces correspondances sont demeurées sans suite, mais ce silence du DG de l’hôpital n’a pas surpris les travailleurs. Car le directeur général d u CHU est réputé ne jamais initier de dialogue social, accuse le syndicat. «Ce qui aurait dû être discuté à l’interne est malheureusement porté sur la voie de la république», déplore Djimé Kanté. Si jamais les travailleurs ne sont pas satisfaits, les manifestations vont se poursuivre, a-t-il menacé. Ce sit-in se poursuivra ce mardi 04 décembre car cette manifestation vise à amener d’abord à recevoir le comité syndical, au nom des travailleurs, pour chercher une solution concertée à leurs doléances. Le porte-parole a fait savoir que parmi les doléances, déposées auprès de la direction, il y a le manque d’équipement de laboratoire d’analyse, le report successif des opérations chirurgicales, le retard des ristournes et primes, etc. Le CHU Gabriel Touré étant le plus grand hôpital, qui reçoit plus de 100.000 patients chaque année, est l’objet de mauvaise gestion de la part du directeur. Pourtant, dans cet hôpital, on ne parvient pas à faire des analyses élémentaires qui sont faisables dans la quasi-totalité des CESCOM du pays (les centres de référence), regrette Djimé Kanté. Celui-ci explique que même un malade, arrivant des maux de ventre à Gabriel Touré, a aujourd’hui du mal à faire une simple échographie abdominale. Pour le syndicaliste, cela est dû à la mauvaise gouvernance du premier responsable du CHU. Par exemple, un malade hospitalisé à Gabriel Touré, en sort souvent avec d’autres pathologies contractées à l’intérieur. Il a signalé que même un accompagnant de malade n’est pas à l’abri d’une infection. Djimé Kanté explique que le travailleur est exposé aujourd’hui à beaucoup de maladies dues aux conditions d’hygiène déplorables de l’hôpital (des rats, des cafards…) qui sont dans les salles.

Pourtant, l’Etat injecte des milliards pour le fonctionnement de l’hôpital ; mais pour lui, ces fonds prennent des destinations que les travailleurs ignorent. Djimé Kanté souligne que les droits des travailleurs sont beaucoup piétinés par la hiérarchie. Il dénonce le retard des paiements de ristournes et les primes de garde des travailleurs. Selon lui, ces primes sont virées dans les comptes bancaires sans le consentement des travailleurs. Djimé Kanté explique que non seulement, le paiement ne se fait pas à temps, mais cela se fait avec beaucoup d’erreurs. Ainsi a-t-il fait savoir, certains travailleurs n’ont pas reçu leurs ristournes du trimestre passé et les travailleurs, payés sur fonds propres de l’hôpital Gabriel Touré, n’ont pas encore leur salaire.

Malgré tout, le comité syndical n’a pas demandé le départ du directeur général de l’Hôpital. Car selon M. Kanté, cela n’est pas tellement syndical. Selon lui, si la direction de Gabriel Touré reste silencieuse, après le sit-in de ce mardi 04, le comité syndical déposera un préavis de grève pour le 06 décembre.

Dans tous les cas, les travailleurs estiment qu’il faut un dialogue franc pour que les solutions soient trouvées aux problèmes réels de l’Hôpital Gabriel Touré. Pour cela, le comité syndicat, à travers le personnel, invite la direction de l’hôpital Gabriel Touré à ouvrir un cadre de concertation pour qu’ensemble, soit trouvée une solution meilleure pour la situation de l’hôpital. A suivre donc !

SABA BALLO

Source: info-matin