Suite à la séquestration, l’agression et les menaces de mort contre notre confère, Hamidou El Hadji TOURE, reporter au journal «Espérance», jeudi le 28 novembre 2018, dans les locaux à Koulouba de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation, CVJR, une assemblée générale des professionnelles des médias et de la communication s’est tenue ce lundi 3 décembre 2018 à la Maison de la presse du Mali.
A l’appel des organisations faitières du secteur, la presse Malienne dans toutes ses composantes (écrite, audiovisuelle, en ligne) était mobilisée pour dénoncer ‘‘Un acte inhumain ; une atteinte grave à la liberté de la presse, à l’intégrité physique et morale d’une personne humaine’’.
Au cours de cette assemblée, il a été décidé que justice soit faite pour notre confrère qui a été intimidé et passé à tabac par le colonel Abdoulaye MACALOU, qui a de plus proféré des menaces de mort contre Touré et sa famille.
Cette rencontré était présidée par Dramane Alou KONE, président de la maison de le presse, qui avait à ses côtés, Bassidiki TOURE, président de l’ASSEP, la victime elle-même, Hamidou TOURE, directeur de publication du journal en ligne Malimedia.com ; de la représentante de l’URTEL ainsi que de nombreux confrères.
D’entrée de jeu, le président de la Maison de la presse, Aliou Dramane KONE, a dénoncé une agression inhumaine. Il a invité les hommes de médias à se consacrer sur le principe : «On parle avant tout de l’agression d’un journaliste. Soyons indulgents, solidaires et surtout responsables», a-t-il conseillé.
A la suite de son intervention, Bassidiki TOURE, président de l’ASSEP a fait savoir que le président de la CVJR, l’ancien ministre Oumarou SIDIBE, s’est rendu à la Maison de la presse pour présenter les excuses de la structure à la victime et à l’ensemble de la presse malienne.
Cet incident intervient après de nombreux cas d’agressions physiques et verbales à l’encontre des journalistes et autres acteurs de médias, s’ajoutant à la disparition depuis trois ans du confrère Birama TOURE qui reste sans suite.
Devant ses confrères réunis en assemblée, la victime a dressé un récit du film de ces événements malheureux dans les locaux de la CVJR.
Dans sa version des faits, c’est suite à sa publication d’un poste sur sa page Facebook, qui met en cause la gestion de la CVJR, que le colonel Abdoulaye MACALOU a demandé à le rencontrer. Après insistance de l’officier, il a décidé de le rencontrer tout en prenant soin d’informer son directeur de publication, Diakaradia YOSSI. Une fois dans son bureau, le colonel MACALOU a exigé de lui qu’il révèle l’identité des commanditaires de cette attaque contre sa structure au risque de lui faire la peau. Face à son refus, son garde-corps, arme à la main, n’arrêtait pas de l’assommer de coups chaque fois qu’il refusait de donner une réponse. Malgré le fait qu’il lui a fait la proposition de retirer la publication de sa page, son bourreau refusera et continuera à lui intimer l’ordre de lui dévoiler sa source, en le menaçant de mort s’il persistait dans son refus. Pire, pour le faire craquer, ses bourreaux l’obligeront à boire ses propres urines. Après le forfait, le MACALOU l’obligera à jurer sur le Saint Coran de ne pas dévoiler un seul épisode de ces scènes d’horreurs. Plus grave, il menacera de s’en prendre à sa famille en cas de révélation.
Dans les échanges, les journalistes ont exigé qu’une action judiciaire soit engagée pour faire la lumière sur cette affaire. Aussi, ont-ils appelés tous les confrères à l’unité et à la mobilisation.
A l’issu de cette Assemblée, les organisations faitières de la presse ont rédigé un communiqué conjoint. De sa lecture, il ressort que l’Assemblée Générale a pris acte de la démission du colonel Abdoulaye MACALOU de son poste de Secrétaire Général de la commission. Enfin, elle décide de la poursuite de l’action judiciaire engagée par la victime, Monsieur Hamidou TOURE. A cet effet d’ailleurs, une plainte a été formellement déposée au Camp I de la Gendarmerie pour suite à donner à l’affaire. Par ailleurs, l’Assemblée générale exige qu’une suite soit donnée à toutes les affaires pendantes devant la justice, notamment l’affaire Birama TOURE.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin