Tandis que les ‘’Gilets jaunes’’ maintiennent la pression, refusent de rencontrer le Gouvernement (Mouvement Gilets jaunes libres) et réaffirment leur détermination à poursuivre leur mouvement, les ambulanciers et lycéens entrent dans la danse.
Plus d’une centaine de lycées étaient bloqués ce lundi à l’appel des syndicats lycéens dans toute la France. Ils réclament la suspension d’une réforme du financement des transports sanitaires qui menace, selon eux, les petites et moyennes entreprises du secteur.
L’Union nationale Lycéenne (UNL) a appelé, ce lundi, à une mobilisation générale de tous les lycéens de France le vendredi 7 décembre pour «protester contre les politiques menées par le Gouvernement», selon un communiqué. Le syndicat demande, notamment, l’abrogation de Parcoursup, de la réforme du baccalauréat et du lycée, ainsi que l’abrogation de la réforme de la voie professionnelle. Mais aussi l’abandon du Service national universel.
Les agriculteurs manifesteront «la semaine prochaine» pour que le Gouvernement tienne ses promesses contenues dans la récente loi Alimentation, a annoncé lundi la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert.
La CGT appelle à une «grande journée d’actions», le 14 décembre, pour une augmentation «immédiate» des salaires, pensions, et de la protection sociale.
La sortie de crise
Que propose la classe politique française, notamment les opposants au Président Macron ?
● La suspension de la hausse des taxes
C’est «la première des réponses», a réaffirmé ce dimanche le président Les Républicains (LR) du Sénat, Gérard Larcher. Une mesure de «bon sens», selon l’ancienne ministre socialiste Ségolène Royal. De Jean-Luc Mélenchon (LFI) à Marine Le Pen (RN), la plupart des opposants d’Emmanuel Macron demandent au chef de l’État de suspendre la hausse des taxes carbone sur le carburant, prévue le 1er janvier. Même des personnalités politiques de la majorité, comme les députés La République en marche (LaREM) Bertrand Sorre et Patrick Vignal, sont favorables à un moratoire. Allié de LaREM, François Bayrou a exhorté vendredi l’exécutif à ne «pas gouverner contre le peuple». Mais le Gouvernement «exclut tout changement de cap» dans la transition écologique, ne cesse de réaffirmer le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.
● Un référendum
Le président de LR, Laurent Wauquiez préconise : «si on arrête juste les taxes quelques mois, ça ne répondra pas. Il faut trancher cette question une bonne fois pour toutes par le vote des Français». Une façon de réitérer sa demande de référendum sur les mesures de transition écologique du Gouvernement, incluant la hausse des taxes sur les carburants. Selon lui, ce «geste d’apaisement (…) permettrait d’arrêter cet engrenage de colère et de violence.» Pas de référendum, mais des états généraux nationaux sur le pouvoir d’achat, réclament pour sa part Olivier Faure.
● Des élections législatives anticipées
Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon réclament tous les deux une dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, pour provoquer des élections législatives sans attendre 2022. L’ancienne candidate à la présidentielle souhaite un changement de mode de scrutin, pour élire tous les députés au mode de scrutin proportionnel à un tour (avec 10% des voix, un parti obtiendrait environ 10% des sièges).
Entre la légitimité de l’Exécutif et celle des ‘’Gilets jaunes’’, «il n’y a qu’une manière de trancher, c’est le vote, alors ça s’appelle la dissolution», a aussi soutenu Jean-Luc Mélenchon, dimanche sur BFM TV. Mais cette initiative ne semble pas envisagée par Emmanuel Macron, a affirmé dimanche une source à l’Élysée. La dernière dissolution, prononcée par Jacques Chirac en 1997, avait conduit à la défaite de son camp et à une cohabitation avec la gauche.
● Le dépôt d’une motion de censure
Les députés LFI, avec les communistes, veulent aussi déposer une motion de censure à laquelle le PS et le LR ont manifesté leur intention de se rallier pour obliger le Premier ministre à s’expliquer devant l’Assemblée, voire, si le texte est adopté, renverser le Gouvernement – une procédure ayant abouti une seule fois, en 1962, contre le Gouvernement Pompidou. Pour présenter leur initiative à l’Assemblée, ils doivent réunir 58 signatures parmi les 577 députés. Mais communistes et Insoumis ne comptent au total que 33 élus, et n’ont pas l’appui, «à ce stade», du Groupe des 29 députés socialistes.
● Le départ de Christophe Castaner…
‘’Castaner, démission’’, réclame une pétition du Parti de Marine Le Pen, lancée le 26 novembre, deux jours après la première journée de violences sur les Champs-Élysées.
Au lendemain d’un deuxième samedi de violences à Paris et en région, le Parti de Benoît Hamon, Génération.s, demande aussi, «après cet énième échec», la démission de Christophe Castaner, «nommé par complaisance et non pas compétence». «Depuis le début du conflit des Gilets jaunes, le ministre de l’Intérieur attise les tensions au lieu de les apaiser», dénonce le mouvement dans un communiqué. Au PS, le sénateur Rachid Temal s’interroge aussi sur le «maintien» du successeur de Gérard Collomb, nommé en octobre dernier.
● …voire de Emmanuel Macron
«En auto, en moto, à cheval, en trottinette [ou] en hélicoptère», le député LFI François Ruffin a demandé dimanche, non loin de l’Élysée, la démission et le départ de Emmanuel Macron, «avant de rendre notre pays fou».
François Asselineau, président de l’Union populaire républicaine (UPR), appelle quant à lui à une procédure inédite, prévue par l’article 68 de la Constitution: la ‘’destitution’’ du Président par le Parlement constitué en Haute Cour.
La réponse du Gouvernement ?
Reçu ce lundi à Matignon en tant que président du Parti Agir, le ministre de la Culture, Franck Riester, a annoncé que le Premier ministre français, Édouard Philippe, va «annoncer un geste d’ouverture fort dans les prochains jours» pour tenter de dénouer la crise des «Gilets jaunes’’.
Ce lundi, en fin de journée, une réunion ministérielle s’est tenue à l’Élysée sur la crise des «Gilets jaunes’’. Outre le chef du Gouvernement, plusieurs membres du Gouvernement participent à cette rencontre, dont le ministre de l’Économie Bruno Le Maire et celui des Comptes publics, Gérald Darmanin, ont précisé ces sources.
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Source: info-matin