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CHRONIQUE DU MARDI : Soif

Il y a quelques années, dans la région de Kidal, avant l’installation du système d’adduction d’eau potable, on parlait des « 3B«  (bidons, barriques et brouettes) pour décrire la corvée de l’eau dans la ville.

eau potable robinet watereid

Les femmes et les enfants passaient la journée autour des points d’eau de la cité pour remplir leurs ustensiles avant de les acheminer par brouettes, si ce ne sont des hommes qui s’affairaient aussi pour aller revendre le précieux liquide. Mais après l’avènement du système d’adduction d’eau de la capitale de l’Adrar des Ifoghas, les « 3B«  sont finalement devenus un mauvais souvenir pour de nombreux habitants de la cité.

En regardant, la semaine dernière, l’excellent reportage de Niania Aliou Traoré sur la pénurie d’eau qui sévit dans de nombreux quartiers de Bamako, je n’ai pas pu m’empêcher de repenser aux « 3B«  de Kidal, un phénomène sur lequel l’ORTM avait aussi consacré un reportage il y a une quinzaine d’années.

Les images se passaient de tout commentaire. Des femmes et des enfants prenant d’assaut, depuis l’aube, les points d’eau des quartiers périphériques. Des bidons de toutes les couleurs et de toutes les tailles bien recyclés, des charrettes à traction humaine ayant ici remplacé les brouettes.

Le tout dans un brouhaha indescriptible et des scènes de disputes et de bagarres inévitables. Oui, en cette période de forte chaleur, Bamako a soif, et l’eau devient une denrée rare dans de nombreux secteurs de notre capitale. La demande dépassant de loin l’offre, la Somagep a du mal à satisfaire sa clientèle.

Tous les espoirs sont désormais placés dans la réalisation de la station de Kabala dont les financements sont semble-t-il bouclés. Une station qui devrait être opérationnelle en 2018 et qui desservirait toute la rive droite du fleuve Niger, alors que la station de Djicoroni ne desservirait que la rive gauche.

Mais voilà, 2018, c’est encore pour dans deux ans. Que faire en attendant ? Laisser les populations se débrouiller ou alors trouver des solutions alternatives ? La logique voudrait qu’on puisse effectivement trouver des solutions alternatives, sachant que la mise en service de la station de Kabala peut aussi connaître un retard involontaire.

Il y a bien sûr eu la création de stations compactes de pompage sur la rive droite. Mais ne peut-on pas aller vers la réalisation d’un certain nombre de forages ? L’avantage est que ces forages n’auront pas besoin de beaucoup d’investissements et qu’ils pourront toujours continuer à être d’un bon appoint même avec l’arrivée de Kabala.

Mais ne nous voilons pas la face, Bamako n’est pas la seule ville en proie à ce crucial problème de manque d’eau. De nombreuses autres villes maliennes souffrent autant plus que la capitale et des femmes passent toute une journée pour pouvoir se procurer ne serait-ce qu’un saut d’eau.

C’est donc une solution globale qu’il faudrait trouver pour soulager un tant soit peu le calvaire des personnes exposées. Les priorités sont certes nombreuses, mais l’approvisionnement en eau potable est une nécessité vitale et demande des réponses idoines et immédiates.

Maliden

Source: Les Echos

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