Dans le cadre de la célébration de la Journée Internationale des Droits de l’Homme, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), en collaboration avec le Centre de Genève pour la Gouvernance du Secteur de la Sécurité (DCAF) et le Fonds d’Appui aux Moteurs du Changement (FAMOC), a organisé le lundi 11 décembre la 15ème édition du Symposium National sur les Droits de l’Homme à l’École de Maintien de la Paix Alioune Blondin Beye (EMPABB).
La cérémonie a été présidée par le Ministre de la Refondation de l’État, Chargé des Relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa Maïga, en présence du Président de la CNDH, Aguibou Bouaré, du Chef de Bureau DCAF-Mali, Oswald Padonou, du Directeur Général de l’EMPABB, et de la Chargée d’Affaires de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas, SE Mme. Sonja Kuip.
L’objectif de cette 15ème édition du symposium national sur les droits de l’Homme était de faire l’état des lieux de la situation des droits de l’Homme au Mali, et de partager les bonnes pratiques et perspectives à travers un regard croisé, visant le respect des droits humains dans un contexte de crise multidimensionnelle.
Oswald Padonou, Chef de Bureau DCAF-Mali, a exprimé sa gratitude envers la CNDH pour avoir initié et régulièrement organisé ce symposium. Qui constitue, à ses yeux, un espace d’expression des attentes des citoyens et des acteurs de la société civile. Il a souligné que la bonne gouvernance du secteur de la sécurité est cruciale pour l’état de droit et les droits humains, en raison du fait que la sécurité est le premier devoir de l’État et le premier droit des citoyens. Occasion pour lui de rappeler que le DCAF accompagne les institutions maliennes depuis 2014 dans leurs initiatives de réforme du secteur de la sécurité, visant à les rendre davantage responsables, redevables et efficaces.
De son côté, le Président de la CNDH, Aguibou Bouaré, a regretté que malgré les efforts de sa structure, des difficultés persistent quant à l’accès libre à certains lieux de privation de liberté, notamment au centre du pays, en particulier certaines brigades de gendarmerie dans la région de Mopti. Il a souligné que de telles entraves compromettent l’exercice efficace du mandat légal de l’Institution Nationale des Droits de l’Homme. Dans la même foulée, il a également noté que la CNDH continue de recevoir de nombreuses plaintes concernant les arrestations et détentions arbitraires, ainsi que des allégations de disparition forcée. De même que des allégations d’atteintes à la présomption d’innocence, à la liberté d’expression et d’opinion. S’y ajoutent, déplore M. Bouaré, les plaintes relatives aux atteintes au droit à la vie privée, au secret de la correspondance, des droits constitutionnels, et de nombreuses atteintes aux données à caractère personnel. Le tableau n’est donc pas toujours luisant au Mali.
Par Fatoumata Coulibaly