ALGER – La sélection algérienne de football des moins de 23 ans (U-23), battue samedi en finale de la Coupe d’Afrique des nations CAN-2015 par le Nigeria (2-1), n’a pas à rougir dans un tournoi qui a permis à l’Algérie de composter son billet pour les Jeux Olympiques JO-2016 de Rio, après 36 ans d’absence.
Ayant entamé le tournoi dans la peau d’un outsider, l’équipe nationale a réussi à se frayer un chemin vers les sommets dans cette compétition, marquée par l’émergence de joueurs de talent tels que Chita, Benkhemassa, Ferhani et autres Kenniche et Abdellaoui.
Rares sont ceux qui ont parié un kopeck sur cette équipe, notamment en raison de la présence de sélections aguerries pour ce genre d’épreuves, à l’image du Mali, de l’Egypte et du Sénégal, pays hôte, sortis par la petite porte.
Mais la détermination et l’envie de se surpasser ont permis aux coéquipiers de Ferhat de déjouer tous les pronostics, d’abord en dominant leur groupe avant de décrocher une retentissante victoire en demi-finales face à l’Afrique du Sud (2-0), synonyme d’une brillante qualification aux JO.
Les Verts ont affiché leurs ambitions dès leur première sortie face aux ”Pharaons” en accrochant l’Egypte (1-1), composée dans sa majorité de joueurs ayant remporté la Coupe d’Afrique des moins de 20 ans, disputée en Algérie en 2013.
Le nul a mis en confiance les protégés du sélectionneur André-Pierre Schürmann et boosté leur moral pour venir à bout des Aigles du Mali (2-0), avant de bien gérer leur troisième et dernier match de la phase de poules contre le Nigeria (0-0).
“Notre principal objectif était d’aller aux JO. Je pense que nous avons honoré l’Algérie dans cette compétition avec une belle qualification au rendez-vous de Rio. Nous devons continuer à travailler dans cette voie pour représenter comme il se doit les couleurs nationales au Brésil”, a affirmé le défenseur central des Verts, Ayoub Abdellaoui.
Le joueur local réhabilite son image
Composée totalement de joueurs du cru, la sélection algérienne a prouvé dans cette compétition que le joueur local était capable de relever le défi dans les moments difficiles, relançant ainsi le débat sur la politique de formation qui doit être prônée par les clubs.
Les Ferhat, Chita et Benkhemassa, pour ne citer que ceux-là, ont démontré tout le talent du joueur formé en Algérie, sur lequel il faudra compter non seulement au sein des U-23, mais également en équipe première, qui elle, est composée essentiellement d’éléments formés à l’étranger, selon les observateurs.
La CAN-2015 a mis en lumière la détermination des jeunots des Verts à réhabiliter l’image de marque du joueur local, après les critiques dont il a fait l’objet de toutes parts depuis quelque temps, notamment de certains “spécialistes” du ballon rond.
La réponse a été “cinglante”, diront certains, d’un groupe qui aurait pu offrir au pays un trophée continental, le premier dans les annales du football algérien.
La nécessité de donner une chance à certains joueurs en équipe première est devenue plus qu’une nécessité au risque de les “griller” et de les voir disparaître à jamais du circuit, estiment des analystes.
Le sélectionneur national Christian Gourcuff, en homme averti, serait ainsi appelé à revoir sa copie dans ce sens, en vue des prochaines échéances qui attendent les Verts, notamment les éliminatoires de la CAN-2017 où ils caracolent en tête de leur groupe.
Schürmann, l’autre révélation
Le technicien helvétique André-Pierre Schürmann, qui a atterri à la tête des U-23 en août 2014, constitue l’autre révélation du tournoi, pour avoir pu gérer remarquablement son groupe et le mener vers l’objectif qui lui a été assigné par la Fédération algérienne de football (FAF).
L’ancien coach du FC Sion (Super League suisse) a admirablement réussi son pari en menant les Algériens aux JO de Rio, une performance de taille qui traduit tout le métier de ce technicien et confirme le choix judicieux de l’instance fédérale pour ses services.
Schürmann, connu pour son travail avec les jeunes catégories, a trouvé la bonne formule pour mettre fin à 36 ans de disette, là où ses prédécesseurs ont échoué.
“Les joueurs ont été récompensés, tout le monde a travaillé pour l’objectif d’aller aux JO. Je suis fier de cette équipe mais aussi des différents staffs de la sélection pour leur investissement”, a affirmé le coach national.
Ayant succédé à Azzedine Aït Djoudi, le Suisse a reconstitué une sélection mise en veilleuse après son échec lors de la CAN-2011 disputée au Maroc, au cours de laquelle les Algériens avaient été éliminés dès le premier tour.
Avec désormais le billet des JO en poche, l’équipe algérienne devra se tourner vers un autre objectif, celui de représenter dignement les couleurs nationales dans cette manifestation planétaire.
D’ici là, l’équipe nationale est appelée à bien préparer le tournoi olympique, qui sera d’un niveau beaucoup plus élevé que la CAN et nécessitera plus de moyens pour réussir la sortie des Verts au pays de la Samba.