Ce juge de Kirundo, dans le nord du Burundi, avait été arrêté ce samedi 2 juillet au soir. Il a été présenté à la justice ce mercredi 6 juillet et le procureur a requis cinq ans de prison. Le magistrat est mis en cause pour des tracts qu’il aurait distribués à Kirundo.
« Atteinte à la sûreté de l’Etat » et « outrage au président », deux chefs d’accusation très graves à cause de tracts distribués à Kirundo. Sur ces feuilles, une photo de Pierre Nkurunziza affublée de cornes de diable et un texte l’accusant d’être un assassin, le présentant comme un serviteur de Satan. Un texte surtout dans lequel on peut lire : « Nous allons utiliser tous les moyens pour te faire quitter le pouvoir que tu as volé ».
Le procureur assure qu’au moment de son arrestation, le magistrat Ildephonse Ndikumwami avait deux tracts dans les poches et qu’il en avait déjà distribué au moins cinq dans la rue. Mais la défense s’étonne de cette accusation de flagrant délit puisque, selon l’avocat du magistrat, aucun témoin n’a assisté à l’arrestation en dehors des policiers qui l’ont interpellé samedi 2 juillet au soir.
L’avocat d’Ildephonse Ndikumwami ajoute que le juge a été tabassé puis battu par les services de renseignements où il a passé la nuit de samedi. Il est aujourd’hui à la prison de Ngozi, pas plus mal traité qu’un autre, explique la défense, en attendant le verdict dans deux semaines.
Source : RFI