Naïm Touré écope de deux mois de prison pour « incitation de troubles à l’ordre public ». Sur sa page Facebook, l’activiste burkinabè s’était indigné du sort d’un gendarme, toujours en attente d’une évacuation sanitaire près d’un mois après avoir été blessé lors d’une opération antiterroriste.
Naïm Touré a été relaxé des accusations « d’entreprise de démoralisation des forces armées » et de « complot contre la sureté de l’Etat », mais il a été condamné pour « incitation de troubles à l’ordre public ». Ses avocats annoncent qu’ils vont sans doute faire appel, eux qui avaient demandé la relaxe pure et simple de leur client.
La libération immédiate du prévenu, c’est aussi ce que demandaient cinq organisations burkinabè de défense des droits de l’homme dans une lettre ouverte. Ces ONG dénoncent à présent une violation de la liberté d’expression.
Un « contexte de répression qui ne dit pas son nom »
Evariste Konsimbo, président du Cercle d’éveil, ONG signataire de la missive, estime que l’activiste a été condamné « pour dissuader, pour intimider ». Il dénonce un « contexte de répression qui ne dit pas son nom ».
« Actuellement, au Burkina, les réseaux sociaux sont un outil très puissant, qui révèlent beaucoup de problèmes de gestion, de corruption, de mauvaise gouvernance et ça dérange le pouvoir qui cherche par tous les moyens des boucs émissaires pour les faire taire », affirme, « écœuré » le militant.
Pour lui, pas de doute la place de Naïm Touré « n’est pas en prison. Il n’a fait que s’indigner ».
RFI