Le philanthrope de 62 ans, fondateur de Microsoft, publiait mardi le dernier rapport de sa fondation sur l’évolution de la pauvreté. Selon lui, l’Afrique serait la clef de voûte de l’équilibre mondial futur.
D’ici 2100, sur les 4 milliards d’êtres humains qui s’ajouteront à la population mondiale, 3 milliards naitront en Afrique. Un boom de natalité qui risque de contredire l’amélioration des conditions de vie sur ce continent. Bill Gates se veut pourtant optimiste, et appelle les états à “investir dans le capital humain” que représente cette jeunesse, priorisant la santé et l’éducation.
40 % de l’extrême pauvreté concentrée en RDC et au Nigéria en 2050
Le rapport Goalkeepers de la Bill and Melinda Gates Foundation annonce des résultats globaux encourageants. Au travers de 18 objectifs de développement durable d’ici 2030, il souligne que depuis 2000, un milliard de personnes ont dépassé le seuil critique de pauvreté, fixé à 1,90 dollar par jour (1,63 euro). Mais en 2050, 40 % de la population extrêmement pauvre se trouvera concentrée dans seulement deux pays, la République démocratique du Congo et le Nigéria.
La moitié des dons dispensés par la fondation vont déjà en Afrique, fournis par le couple lui-même et d’autres philanthropes comme Warren Buffett, à hauteur de plus de 50 milliards de dollars. Un milliard a notamment été envoyé au Nigéria pour soutenir un système de santé quasi inexistant. Bill Gates avait également financé en 2013 la campagne d’éradication de la poliomyélite de l’ONU à hauteur de 1,8 milliard de dollars, soit le tiers du budget.
L’homme craint cependant que le contexte de repli et la montée du nationalisme dans les pays d’Europe freine les velléités d’entraide. Toutes les stratégies sont alors bonnes pour motiver les donateurs. D’abord, la reconnaissance ; dans une interview donnée au journal anglais The Guardian, il assurait que “si les Britanniques souhaitent être rassurés, leur aide (dispensée en 2015 pour la lutte contre la pneumonie et la diarrhée infantile, NDLR) a permis de sauver 10 millions de vies”. Puis la menace, rappelant que, comparée au continent africain, la vague de déplacement syrienne est bien peu de choses.
Juliette Chable
Source: levif