Depuis l’éclatement de la crise politico-sécuritaire dans le septentrion de notre pays à ce jour, le cercle de Goundam (région de Tombouctou) aurait de la peine à se remettre de ses répercussions car des zones entières sont encore sous le contrôle des mouvements armés signataires de l’accord. La base militaire de Bintagoungou (commune située à 80 km de la ville de Goundam) a été attaquée le 17 juin 2017. Détruite depuis lors, la base n’a été pas encore réhabilitée et aucun soldat ne s’y trouve. Pour M. Beidou S. Baby, il faudrait que les FAMAs soient convenablement équipées avant leur déploiement sur le terrain.
«Le camp de Bintagoungou était la sécurité pour le cercle de Goundam. Il y’avait près d’un contingent de 10 véhicules. Je me suis dit que c’est une très bonne base. L’attaque nous a prouvés que nos enfants (FAMAs, ndlr) n’étaient pas du tout dans des bonnes conditions. Dix (10) véhicules y étaient mais aujourd’hui tous calcinés.
J’avais un fils parmi les défunts. J’en ai très meurtri mais je me suis dis qu’il est mort pour la nation comme beaucoup d’autres. Ils n’étaient pas dans les conditions. Ne les sacrifiez plus. Si on ne peut pas faire un camp imposant, n’envoyez plus à la légère des gens comme simulacre dire que l’Armée malienne est là.
L’Armée malienne doit aller sur le terrain avec tous les moyens. Sinon, nous allons toujours essuyer des défaites. Nous allons toujours dire que nos enfants fuient, qu’ils ne sont pas courageux. Non en réalité, ils sont confrontés à plus fort. Un peu de sérieux dans cette pratique. Tout le monde demande à ce que l’administration retourne.
Effectivement si l’administration n’est pas sur place, ce n’est pas facile. A présent les gens parlent que les sous-préfets aillent ! Où est-ce qu’ils vont partir? Dans quelle sécurité, ils vont partir? Qu’ils aillent dans des zones où ce sont eux qu’on (les forcesdu mal, ndlr) cherche? Il faut qu’ils soient sécurisés? Toute chose qui permettra la marche de l’Etat…»
Propos recueillis par A.M.Bangou Nouvel Horizon