Des Maliens n’en veulent plus la présence de la France et la Munisma sur leur territoire. Mais, le président IBK demande qu’elles restent et qu’on renforce davantage leur mandat. Le peuple dit, pas question. Après des manifestations (marches et autres), il passe aux affiches parlantes distribuées par des jeunes dans des endroits stratégiques de Bamako. Il est simplement demandé de boycotter les produits français.
Les récents événements survenus à Kidal ont permis davantage aux Maliens de connaitre les réelles intentions des forces de la Minusma et de la France. A cet effet, des marches de protestations ont été organisées dans presque toutes les régions. A l’union, la majorité de la population a clamé haut et fort le départ immédiat de la force serval de la France et de la Minusma du territoire malien. Surprenant, c’est en ces moments que le président IBK a dépêché son ministre de la Communication et de l’Economie Numérique, Mahamadou Camara, au siège des Nations-Unies pour demander de renforcer le mandat de la Minusma au Mali.
Au cours de son périple, le ministre Camara a demandé à ses interlocuteurs un mandat plus ferme pour la force de l’Onu sur place.
« On souhaiterait qu’à l’avenir, des règles d’engagement évoluent pour que la Munisma soit davantage aux côtés des troupes maliennes en cas de besoin », a-t-il déclaré. Avant d’expliquer : « par exemple, pour qu’elle (la Munisma) puisse appuyer les troupes maliennes dans la lutte anti-terroriste. Parce que, aujourd’hui, nous avons à faire aux groupes armés, certes, mais qui semblent de nouveaux alliés avec des terroristes ». ‘’Le combat, poursuit-il, contre les terroristes, est un combat que le Mali seul ne peut pas mener’’.
A l’en croire, aujourd’hui, les choses ont évolué sur le terrain et il faudra que la Munisma et l’armée malienne mènent ensemble des patrouilles mixtes pour combattre les terroristes. Le ministre Camara n’a pas manqué de rappeler là ou il a passé que la Munisma et la force serval sont les amies du Mali. « C’est vrai qu’il y a eu des manifestations suite aux événements survenus à Kidal et certains discours ont été tenus. Mais, l’Etat a pris ses responsabilités, en appelant au calme, en expliquant que l’Onu (la Munisma), la France (la force serval) sont nos alliées. Elles étaient nos alliées hier et elles le seront demain », a conclu le ministre Camara.
Ces propos du ministre sont loin d’être l’avis de l’ensemble des maliens qui ont exprimé leur rail-bol contre la France et la force Onusienne.
Pour preuve, « boycotter les produits Français, Orange et Total etc.». Tels sont les tracs qui circulent depuis quelques jours dans la ville de Bamako, des tracs interrogatifs à plus d’un, ne sont signés par personne mais distribués par des jeunes vifs et déterminés à faire par passer le message. Ils sont présents sur toutes voies importantes de la capitale, courant même des fois pour servir les passants qui n’ont pas le temps de s’immobiliser pour en prendre. Enthousiastes et courageux, ces jeunes sont dévoués à jouer un rôle important dans la libération de leur patrie qui, depuis plus deux ans, est dans une crise politico-militaire. Son ex colonisateur la France qui a volé à son secours au moment où il était près qu’à l’agonie, semble oublié, la raison de sa venue surtout avec les événements de ces derniers jours.
Ce qui est à noter, est que la société civile, les partis politiques ont manifesté,la semaine dernière, afin de faire la lumière sur ces événements et rappelé le rôle de la France au Mali.
Badra Aliou
SOURCE: Le Pays