Le 13 février 2020, la Direction générale du Commerce, de la Consommation et du Contrôle (DGCCC) a diffusé un communiqué relatif à la baisse de prix du gaz butane. Selon ce communiqué, la bouteille de 6 kg est désormais de 2 910 F CFA et celle de 2,75 kg 1 335 F CFA. Sur le terrain, ces nouveaux tarifs ont du mal à être appliqués par les revendeurs. Par exemple pour les bouteilles de 6 kg qui sont les plus demandées sur le marché, les revendeurs exigent la somme de 3 000 F CFA. Certains justifient ce prix par des problèmes de monnaie.
Cette explication ne tient pas si l’on en croit les propos du président du groupement des opérateurs gaziers, Oudiary Diawara. A ses dires, le gaz est servi dans leur dépôt pour les bouteilles de 6 kg à 2 450 ou 2 500 F CFA au maximum, afin que ce soit revendu au nouveau prix en tenant compte des marges bénéficiaires des détaillants. Cependant, M. Diawara déplore le fait que l’Etat a procédé à la baisse des prix sans penser aux mesures d’accompagnement. Il s’agit d’éponger les arriérés de facture sur lesquels un copeck n’a été payé malgré les annonces faites au mois de février dernier sur des prétendus mandats en instance au trésor pour apurer les factures de 2019 sur le budget de 2020.
Cette baisse des prix de la bouteille du gaz de a comme conséquence, l’augmentation de la consommation et même de la spéculation de la part de certains revendeurs, qui vont se faire des stocks de gaz pour les revendre plus cher, plus tard. C’est ce à quoi nous assistons auprès de certains revendeurs.
La hausse malicieuse en cours présage des surenchères en prévision du mois de ramadan prévu dans la première semaine d’avril. La DGCCC doit à présent prendre des mesures coercitives à l’endroit des spéculateurs et veiller à ce que les mandats dormants du groupement des opérateurs gaziers soient acquittés le plus rapidement possible.
Petite piqûre de rappel, tout doit être mis en œuvre pour éviter une nouvelle crise du gaz après celle qui a duré de novembre 2019 à février 2020.
Abdrahamane Dicko